Les basketteuses françaises ont assuré leur place en finale face aux Américaines, après avoir battu la Russie (64-81), jeudi. La finale de samedi, face à des adversaires prestigieuses, déterminera si elles décrocheront une médaille d'or ou d'argent.
REUTERS - Comme dans un rêve, les basketteuses françaises ont réalisé jeudi l'exploit de se qualifier pour la finale des Jeux de Londres aux dépens de la Russie (64-81), si bien qu'elles sont déjà assurées de décrocher la première médaille olympique de leur histoire.
Un nouvel adversaire de prestige, les États-Unis, se dressera samedi sur leur route vers la médaille d'or ou, à défaut, celle d'argent.
Grâce à une défense qui a fini par user ses adversaires, les Bleues ont dominé de bout en bout une équipe russe aux abois en fin de match, tandis qu'en attaque, le collectif tricolore a fait démonstration de ses divers talents avec six joueuses qui ont marqué 10 points ou plus.
"Je suis dans un rêve", a lâché Émilie Gomis après la rencontre.
"C'est ce qu'on souhaitait, on l'a eu. Pour l'instant on ne veut pas plus, on en profite pleinement. On rentre dans l'histoire. Je fais partie des douze filles qui participent à la
finale des Jeux olympiques. C'est juste incroyable."
"C'est kiffant, c'est génial, c'est une fierté", a ajouté Endy Miyem.
"On a fait rêver les gens. Nous-mêmes on s'est fait rêver et on continue de rêver. C'est génial."
L'équipe de Pierre Vincent a donné le ton d'entrée en démarrant la partie par un 8-0. Grâce à une défense agressive qui a obligé les Russes à prendre des tirs difficiles et portées par une adresse exceptionnelle (9/12 aux tirs dans le premier quart-temps), les Bleues ont fait la course en tête, comptant jusqu'à 14 points d'avance en début de deuxième quart-temps (15-29).
"On les a pliées"
Même les deux fautes reçues en à peine cinq minutes de jeu par Céline Dumerc, l'obligeant à rester assise sur le banc le reste de la première mi-temps, n'ont pas stoppé l'élan des Françaises, alors qu'en face, seules Becky Hammon (13 points) et
Alena Danilochkina (13 points) étaient en mesure d'apporter un danger offensif.
En tête à la mi-temps (31-38), les Françaises ont toutefois subi le retour des championnes d'Europe. Face à une défense plus compacte, les Bleues ont eu du mal à mettre des paniers, ne réussissant que cinq de leur treize tentatives aux tirs. La
Russie est alors revenue à seulement deux points (40-42) après trois minutes de jeu dans le troisième quart-temps.
Mais la France a bien réagi, notamment grâce à sa meneuse de jeu et capitaine Céline Dumerc qui a permis à son équipe de refaire un petit écart en inscrivant deux paniers à trois points, dont le dernier au buzzer de la période (51-59).
"On était sereines, plus que contre la République tchèque (en quart de finale, NDLR). On a réussi à bien gérer la pression et puis on savait ce qu'on avait à faire", a raconté Endy Miyem.
Pour Emilie Gomis, la clé du succès des Bleues résidait dans la faible capacité d'adaptation de leurs adversaires.
"Elles n'ont pas changé leur style de jeu (par rapport au match du premier tour) donc on a voulu s'appuyer sur ce qu'on avait fait auparavant et rectifier les quelques erreurs qu'on aurait pu faire", a-t-elle expliqué
"Dès le départ on était devant et à la fin on les a pliées, tout simplement, parce qu'elles sont restées sur le même registre et nous on avait juste à respecter les consignes que
nous avait données le coach au premier match. Elles n'ont pas su s'adapter."
"Le match est dédié aux garçons"
Dans ces conditions, le dernier quart-temps a totalement tourné à l'avantage des Françaises qui ont eu jusqu'à 20 points d'avance (56-76) à 3'44" de la fin du match. Hors du coup, la Russie s'est écroulée, sa défense prenant l'eau, alors que plus aucun tir ne rentrait en attaque (4/18 sur la période).
Les Bleues n'avaient plus qu'à gérer les dernières possessions et attendre le coup de sifflet final pour célébrer leur accession à la finale olympique sur le parquet, devant Boris Diaw, Nicolas Batum, Ronny Turiaf, Yakhouba Diawara et Vincent Collet qui se trouvaient dans les tribunes.
"Le match a été dédié aux garçons", a d'ailleurs souligné Emilie Gomis.
"On a vraiment été dégoûtées qu'ils aient perdu contre l'Espagne, on aurait aimé qu'ils nous suivent et qu'on écrive quelque chose ensemble."
Toujours en vie, les basketteuses vont maintenant tenter de créer l'exploit face aux Américaines, tout en sachant que leurs chances seront limitées.
"Bien sûr qu'on a peut-être que 15 % de chance de gagner mais il n'empêche qu'on va avoir l'occasion de se confronter à elles et c'est un honneur de se confronter à la meilleure équipe actuelle", a estimé Céline Dumerc.
"Et puis on va savoir véritablement où est-ce que notre niveau s'arrête, parce que là on est en train de planer complètement mais il faut bien redescendre sur terre à un moment donné. En tout cas, c'est la finale qu'on pouvait imaginer dans nos rêves les plus fous."
Assurées d'obtenir la première médaille de l'histoire du basket féminin français aux Jeux, les Bleues ont rendez-vous avec leur destin samedi, à 21h00 (22h00 en France), face aux quadruples championnes olympiques en titre.