Alors que les nations du Royaume-Uni défendent leurs couleurs lors des tournois de rugby et de football, Anglais, Écossais, Gallois, et Nord-Irlandais participent aux JO sous la bannière britannique. Signe d'appartenance ou tradition olympique ?
La question taraude les esprits : pourquoi l’Angleterre, l’Écosse, le Pays de Galles et l’Irlande du Nord ne participent pas séparément aux Olympiades, alors que c'est le cas dans d'autres compétitions quand il s'agit de football, de rugby, de boxe, de curling, ou même d’alpinisme. Aux Jeux olympiques, ces quatre nations portent toutes les couleurs de l'Union Jack.
Si la Fédération internationale de football (FIFA) a permis, en1946, aux quatre nations du Royaume-Uni de participer individuellement à des tournois internationaux, le Comité international olympique (CIO), lui, n’ouvre la voie des Jeux qu’aux seuls États indépendants. "Les Comités nationaux olympiques ont compétence exclusive pour représenter leurs pays respectifs aux JO et aux compétitions multisportives régionales, continentales ou mondiales", peut-on lire dans la Charte olympique.
Un royaume uni pour les Jeux
Team GB avec David Walliams
Depuis la fin de la Seconde guerre mondiale, le Royaume-Uni n'est plus parvenu à envoyer une équipe britannique dans chacune des disciplines olympiques. Organisatrice des Jeux de Londres, la British olympic association (BOA), comité national olympique de la Grande-Bretagne et de l’Irlande du Nord, s'est retrouvé face à un défi de taille : reconstituer la "Team GB" qui devra représenter le Royaume-Uni dans toutes les sports olympiques, une injonction du CIO à tout État hôte de l'Olympiade. Les 541 meilleurs sportifs des quatre "home nations" ont été sélectionnés, à l’instar du tennisman écossais Andy Murray, sacré champion olympique dimanche 6 août à Wimbledon.
La "fusion" de l'équipe de basket-ball s'opère sans encombre : l’idée d'un rassemblement faisait son chemin depuis 2005 lorsque les fédérations nationales d’Angleterre, d’Écosse et du Pays de Galles ont décidé de créer une équipe commune plus compétitive.
Pour certains sports collectifs, la tâche fut plus périlleuse. Depuis les Jeux de Rome en 1960, l’équipe britannique de football n’a plus jamais participé au tournoi olympique. Les divergences et les rivalités entre les quatre fédérations qui la composent ont empêché l'envoi d'une équipe dans les tournois olympiques de football entre 1960 et 2012.
"Team GB" de façade
À l'appel de la BOA et de Sebastian Coe, le président du comité d'organisation des Jeux de Londres, la "Team GB" de football est ressuscitée dans la précipitation. "Nous n'avons eu que trois semaines pour bricoler une équipe", rappelle le sélectionneur britannique Stuart Pearce. À cette improvisation s’est ajoutée la réticence des instances nationales de football d'Écosse, du Pays de Galles et de l’Irlande du Nord, ces dernières craignant "de perdre leur souveraineté sportive" acquise avec cette discipline.
Au final, seuls 13 Anglais et cinq Gallois dont le Mancunien Ryan Giggs feront partie de la Team GB de football masculin, éliminée le samedi 4 août en quart de finale du tournoi olympique par la Corée du Sud. Même sort pour les handballeurs britanniques écrasés d’entrée de jeu par les Experts tricolores (15-44). Un baptême du feu pour une équipe montée de toutes pièces, éliminée à domicile sans remporter la moindre victoire. La "Team GB" est encore loin d’être la "Dream Team".