
Incarcérée depuis mai dernier et libérée lundi, l'étudiante franco-turque, soupçonnée par Ankara d'entretenir des liens avec une organisation clandestine d'extrême gauche, n'a pas le droit de quitter la Turquie avant son procès.
AFP - L'étudiante franco-turque Sevil Sevimli, libérée lundi, "est placée sous contrôle judiciaire avec interdiction de quitter la Turquie dans l'attente de son procès qui devrait avoir lieu le 26 septembre", a indiqué mardi le ministère des Affaires étrangères.
Le comité de soutien de Sevil Sevimli, emprisonnée depuis mai en Turquie pour des liens supposés avec une organisation clandestine d'extrême gauche, avait annoncé lundi soir sa remise en liberté après plusieurs mois de tension diplomatique entre Paris et Ankara.
"La France continue de suivre attentivement la situation de Mme Sevimli et reste pleinement mobilisée pour lui apporter l'assistance dont elle pourrait avoir besoin", a déclaré Vincent Floreani, porte-parole adjoint du ministère lors d'un point-presse.
Venant d'une famille de Kurdes installés à Belleville-sur-Saône (Rhône), près de Lyon, elle était incarcérée depuis le 10 mai à Eskisehir, dans le nord-est du pays.
Née en France, Sevil Sevimli, de par sa double nationalité, était considérée par Ankara comme Turque et encourait 12 ans de prison. Etudiante en licence information-communication à l'université Lyon-2, elle avait été arrêtée alors qu'elle participait à un échange européen Erasmus.
Le 9 mai, ses parents avaient été informés par la police turque de son arrestation. Selon sa défense, il lui était reproché d'avoir participé au défilé du 1er Mai, pourtant légal, à Istanbul, et d'avoir assisté, parmi 350.000 autres spectateurs, à un concert du groupe Yorum, engagé à gauche.
La mobilisation en sa faveur avait été importante en France, avec notamment un éditorial du Monde du 29 juin interpellant le Premier ministre turc Recep Tayyip Erdogan sous le titre "Quel crime a commis Sevil Sevimli, M. Erdogan ?".