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Médaille d'argent pour le Français Mahiedine Mekhissi sur 3000m steeple

Le Rémois de 27 ans Mahiédine Mekhissi, médaillé d'argent à Pékin, a décroché une nouvelle fois la deuxième place sur le 3000 mètres steeple. C'est le Kényan Ezekiel Kemboi, champion du monde en titre, qui a remporté la course.

REUTERS - Le 3.000 m steeple est une course où un Kényan gagne à la fin et où un Français, Mahiédine Mekhissi, termine toujours deuxième.

L'argent de Pékin avait le goût de la frustration, celui de Londres aura celui de la satisfaction.

Déjà battu par un Kényan en 2008, Brimin Kipruto, le Rémois de 27 ans s'est cette fois-ci incliné face à son compatriote Ezekiel Kemboi, champion du monde en titre.

Comme si l'histoire se répétait dans cette discipline exigeante et technique où brillent très souvent les coureurs des hauts plateaux.

Et cette logique, d'une certaine façon, Mahiédine Mekhissi semble l'avoir acceptée.

"C'est le meilleur qui a gagné aujourd'hui, il était vraiment le plus fort. Chapeau Monsieur Kemboi ! Je n'ai aucun regret et je ne suis pas du tout frustré car j'ai le sentiment d'avoir donné tout ce que j'avais", a-t-il expliqué à la presse
juste après sa performance.

Depuis sa médaille inattendue à Pékin en 2008, les Kényans se méfient énormément de Mahiédine Mekhissi, qui prend cela comme un marque de respect de la part des rois de la discipline, invaincus sur cette distance aux JO depuis 1968.

Dimanche, les trois Kényans engagés à Londres avaient mis sur pied une stratégie allant dans ce sens en se positionnant dès le départ devant le Français, à ses côtés, mais aussi dans son dos, histoire de le surveiller de près.

"Ce soir, j'ai eu l'impression qu'ils couraient contre moi, Kemboi ne m'a pas lâché. C'est un renard. J'ai l'impression qu'il me craignait. Mais c'est ça le 3.000 m steeple, c'est le
plus rusé, le plus intelligent qui l'emporte", a-t-il raconté.

A la question, ritournelle, de savoir s'il éprouvait des regrets en se refaisant le film de la course, Mahiédine Mekhissi a dit, entre les lignes, être en quelque sorte là où il devait
être au tableau d'affichage.

"Sur cette course, tu n'as pas le doit d'avoir d'absence et moi j'en ai eu une, sur la dernière haie, je me concentre sur le franchissement et là, Kemboi est parti", a-t-il expliqué.

"À ce moment-là, j'étais 4e et j'ai tout donné. Dans ce genre de moments, tu n'as pas le droit de te manquer et il faut tout donner. Je suis allé la chercher cette deuxième place. Je ne dirais pas que je suis à ma place, mais Kemboi a mérité son
titre."

Si même le Français reconnaît cette suprématie kényane quasi indétrônable, tout est dit.

Enfin peut-être pas. Car la seule fois que le Français n'a pas terminé deuxième d'un 3.000 m steeple dans un grand rendez-vous, un Kényan, peut-être nerveux, l'avait fait tomber pour l'empêcher de gagner autrechose que du bronze.

C'était il y a tout juste un an, aux championnats du monde de Daegu, en Corée du Sud.

Ironie du sort, dimanche soir à Londres, c'est le même Kényan qui est tombé à son tour, cinquième à l'arrivée alors qu'il défendait son titre de champion.

Mais promis juré, le Français n'y est pour rien.

"L'incident avec Kipruto ? Il tombe tout seul en fait. Comme quoi, rien n'est anodin. Aux championnats du monde, il me prive de ma médaille d'argent et voilà, cette fois, c'est lui qui tombe", a dit Mahiédine Mekhissi, caustique à l'envi.