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L’Assemblée vote massivement pour intégrer le non-consentement à la définition pénale du viol
À une large majorité par 155 voix contre 31, l'Assemblée nationale a voté jeudi l'intégration de la notion du non-consentement dans la définition pénale du viol. Ce texte de compromis, soutenu par la quasi-totalité des groupes à l'exception de l'extrême droite, doit être définitivement adopté au Sénat la semaine prochaine.
Photo d'illustration – L'hémicycle de l'Assemblée nationale lors du vote de la motion de censure contre le gouvernement du Premier ministre français Sébastien Lecornu, à Paris, le 16 octobre 2025. © Thibault Camus, AP

"Passer de la culture du viol à la culture du consentement" : l'Assemblée nationale a largement voté, jeudi 23 octobre, en faveur d'un texte de compromis intégrant la notion de non-consentement à la définition pénale du viol, avant une adoption définitive attendue au Sénat la semaine prochaine.

Après plusieurs discours de députées très émues à la tribune, l'Assemblée nationale a adopté la proposition de loi, issue d'un compromis avec les sénateurs, par 155 voix contre 31, seuls les élus d'extrême droite s'y opposant.

"Quand ça n'est pas non, ça ne veut pas dire que c'est oui", et "quand c'est oui, ce doit être un vrai oui, [...] céder ne sera plus jamais consentir", s'est félicitée la députée Marie-Charlotte Garin (Écologiste), qui a porté le texte avec la députée Renaissance Véronique Riotton.

Il est l'aboutissement d'un "travail parlementaire de deux ans", a souligné Marie-Charlotte Garin, toutes deux ayant auparavant mené une mission d'information sur le sujet.

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Le Sénat doit se prononcer mercredi sur le texte, lors d'un vote qui vaudra adoption définitive. L'ensemble des agressions sexuelles dans le code pénal seront alors définies comme "tout acte sexuel non-consenti".

"Le consentement est libre et éclairé, spécifique, préalable et révocable. Il est apprécié au regard des circonstances. Il ne peut être déduit du seul silence ou de la seule absence de réaction de la victime", précise le texte.

"Il n'y a pas de consentement si l'acte à caractère sexuel est commis avec violence, contrainte, menace ou surprise, quelle que soit leur nature", ajoute-t-il enfin, reprenant ici des critères déjà présents dans le code pénal.

"Un signal à notre société"

Hautement symbolique, la proposition de loi survient plusieurs mois après le retentissant procès des viols de Mazan, durant lequel la question du consentement avait occupé une place centrale.

Soutenu par la ministre à l'Égalité entre les femmes et les hommes, Aurore Bergé, le texte "envoie un signal à notre société. Nous passons collectivement de la culture du viol à la culture du consentement", a déclaré Véronique Riotton.

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Le Rassemblement national a dénoncé "une dérive morale et juridique sans précédent", avec une notion de consentement "subjective, mouvante, difficilement saisissable". "Les avocats devront désormais disséquer non plus la violence du coupable, mais les gestes, les mots, le silence de la personne qui se déclare victime", a lancé la députée RN Sophie Blanc.

Au contraire, "l'agresseur présumé devra désormais apporter des éléments démontrant qu'il s'est enquis du consentement de la victime", a fait valoir Émilie Bonnivard (Les Républicains).

La présidente de l'Assemblée nationale, Yaël Braun-Pivet, a salué jeudi sur X une "victoire collective" : "Quelle fierté aujourd'hui !"

Avec AFP