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Reprise du procès du lanceur de chaussures

Après trois semaines d'interruption, le procès du célèbre journaliste irakien Mountazer al-Zaïdi, qui avait lancé ses chaussures en direction de l'ex-président américain George W. Bush, reprend. Il encourt jusqu'à 15 ans de prison.

AFP - Le procès de Mountazer al-Zaïdi, le journaliste irakien rendu célèbre dans le monde après avoir lancé ses chaussures sur George W. Bush, reprend jeudi à Bagdad après trois semaines d'interruption.

Ouvert le 19 février devant la Cour criminelle centrale d'Irak, le procès de Mountazer al-Zaïdi, un journaliste inconnu jusqu'à son lancer de chaussures le 14 décembre en pleine conférence de presse de l'ancien président américain et du Premier ministre irakien Nouri al-Maliki, avait été ajourné en raison d'un débat sur la nature de la visite de M. Bush en Irak.

Le journaliste de 30 ans est poursuivi pour "agression contre un chef d'Etat étranger lors d'une visite officielle". Selon l'article 223 du code pénal irakien, il risque de 5 à 15 ans de prison si le qualificatif "d'agression caractérisée" est retenu.

Mais le tribunal peut estimer qu'il s'agit d'une "tentative d'agression", punie seulement d'un à cinq ans de prison.

"Je n'ai pas d'illusion sur l'issue du procès. Bien sûr qu'ils vont décider que George W. Bush était en visite officielle. Ce procès est une pièce de théâtre", a déclaré à l'AFP Oudaï, un des frères du journaliste.

Lors de l'ouverture du procès, M. Zaïdi avait justifié son acte par l'extrême émotion qu'il avait ressentie face "au responsable des crimes commis en Irak".

"Il est le plus grand responsable des meurtres commis contre mon peuple et j'ai donc modestement voulu faire quelque chose pour les victimes", avait-il dit.

Il s'était levé et avait crié au président américain qui effectuait une dernière visite en Irak: "c'est le baiser de l'adieu, espèce de chien", avant de lui lancer ses chaussures.

Le journaliste a assuré avoir été "battu et torturé à l'électricité après l'incident par un général".

Ses frères ont annoncé à l'AFP tenter de faire traduire en justice George W. Bush, Nouri al-Maliki et ses gardes du corps pour "torture" devant une cour belge ou espagnole.

Une avocate syrienne a indiqué procéder au dépôt d'une plainte devant un tribunal de Bruxelles.

En revanche, Oudaï a assuré que son frère n'avait pas demandé l'asile politique en Suisse, contrairement à ce qu'affirme un avocat genevois.