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Dans un bastion du "Tout sauf Ségolène"

Qui de Ségolène Royal ou Martine Aubry prendra les rênes du PS ? Reportage dans une section du XIVe arrondissement de Paris, où l'ex-candidate à la présidentielle a réalisé son plus mauvais score de la capitale lors du premier tour.

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Paris, une section PS du XIVe arrondissement. Ici, avec 23% de voix, Ségolène Royal enregistre son plus mauvais score dans la capitale, malgré un léger sursaut de la participation par rapport au 6 novembre, lors du vote sur les motions. Une hausse de 5 % à 6 %, comparable à la tendance à Paris.

100 euros pour éviter Royal

"Cette fois-ci, il y a un peu plus de votants que la dernière fois. Il y a des gens qui ont remis leur cotisation à jour récemment et qui ne l’avait pas fait le 6 novembre. La moitié d’entre eux avait adhéré par Internet en 2006. Ils avaient deux ans de retard", constate Olivier Darronnat, trésorier de la section et conseiller auprès du maire du XIVe.

Deux ans de retard, soit 100 euros à régler pour pouvoir élire le nouveau premier secrétaire du parti. Une somme devant laquelle certains "militants à 20 euros" ne reculent pas. Que ce soit pour exprimer de nouveau leur confiance à l'ex-candidate à la présidentielle... ou, comme ici, pour lui faire barrage.

"J’ai été très fâchée que Ségolène Royal soit désignée candidate socialiste à la présidentielle. Depuis, je n’avais pas très envie de revenir au parti. Si Martine Aubry est élue, je reste. Mais si c’est Ségolène Royal, je ne ferais plus partie du PS", explique la militante Renée Razzo, après avoir signé un chèque de 100 euros.

Ici, Benoît Hamon, représentant de l'aile gauche du parti, avait réalisé l'un de ses meilleurs scores parisiens lors du vote des motions le 6 novembre. Le candidat a appelé ses militants à soutenir Martine Aubry, qui dispose donc d’un substantiel réservoir de voix à prendre. D’autant plus que les partisans d’Hamon sont, dans l’ensemble, prêts à suivre sa consigne de vote.

Seule certitude à l'issue du premier tour : avec le retrait d’Hamon, le Parti socialiste aura une femme à sa tête. Quant à savoir laquelle remportera ce jeu de dames, c'est une autre histoire…

Oppositions viscérales

Yvette Roudy, ministre des Droits de la femme sous François Mitterrand, féministe et partisane de Ségolène Royal, craint que les combats liés aux droits des femmes soient relégués au second plan en cas de victoire de Martine Aubry : "Je le sais, j'ai eu affaire à elle, elle n'est pas du tout favorable aux droits des femmes. Elle a longtemps freiné la campagne d'information sur la contraception."

Les militants reviennent vendredi pour un second tour qui s’annonce serré. Le vote pour le premier secrétaire du PS aura rarement été aussi indécis.