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Cinéma chinois : l'empire contre-attaque

La Chine déclare la guerre des images. Dans le 7ème art, les Chinois comptent concurrencer les maîtres américains. Pour y parvenir, leur stratégie est simple : copier les méthodes d’Hollywood pour fabriquer des "blockbusters". Le journal de l'intelligence économique d'Ali Laïdi a suivi une délégation chinoise en France en mai.

La presse chinoise s’est déplacée en nombre. Pour la promotion du deuxième festival de cinéma chinois en France, les organisateurs ont fait appel à une star internationale, l’actrice Gong Li, héroïne d’ " Adieu ma concubine ".
Pour elle, il y a deux types de cinéma chinois : "Un cinéma qui montre la manière de vivre des Chinois, dans leur vie réelle et quotidienne et qui expose leur manière aussi de penser. Et un deuxième cinéma, consacré à des films à grand budget, qui essaie de plaire au grand public."

Mais les Chinois ont des ambitions encore plus grandes : l’internationalisation de leur culture. Pas question de laisser les Américains la piller à travers des films comme Kung Fu Panda ou Mulan. Les Chinois veulent apprendre des maîtres américains du 7ème art pour mieux les concurrencer.
D’ailleurs, le vice-ministre chinois de la radiodiffusion, du cinéma et de la télévision pense que les cinéastes chinois devraient apprendre à faire des blockbusters mondiaux, afin de promouvoir la culture chinoise dans le monde entier.

Selon Damien Paccellieri, directeur des Éditions Écrans, les Chinois investissent dans de nombreux films américains comme Iron Man 3 et vont même faire un Chinawood ! C’est-à-dire un pôle de production et de promotion de films co-produits entre la Chine et les États-Unis. Selon Damien Paccellieri toujours, "James Cameron ne serait pas contre pour que des investisseurs chinois rentrent dans la capitalisation d'Avatar 2."
Bref, pour la contre-offensive chinoise, le modèle est américain.

Nous sommes allés au 65e festival de Cannes. Ici, producteurs, réalisateurs chinois et français se rencontrent. L’occasion pour la productrice Ning Ning de signer officiellement la co-production du prochain film du réalisateur français, Philippe Muyl, qui sera tournée en grande partie en Chine. " Le promeneur d’oiseau " est un film qui vante les valeurs de la famille et de l’éducation des enfants, thèmes chers à la culture chinoise.
Pourtant, selon Philippe Muyl, un changement s’est opéré ces dernières années. " Il y a une sorte de course effrénée à l'argent et les choses se perdent en route. Les valeurs qui étaient vraiment très importantes en Chine ont tendance à se dissiper ".

A Cannes, au bout du chemin, il y a toujours la fête ! Les Chinois ont parrainé la soirée du marché international. Le message est clair : il faudra désormais compter sur eux !