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Selon le vice-ministre irakien de l'Intérieur, les rebelles syriens ont pris le contrôle, jeudi, de la frontière avec l’Irak, alors que Damas est toujours le théâtre de violent combats. Un poste-frontière avec la Turquie serait également tombé.
AFP - Les rebelles syriens ont pris le contrôle jeudi de la frontière avec l'Irak et se sont emparés d'un poste-frontière avec la Turquie, infligeant un nouveau camouflet au régime de Bachar al-Assad, au cinquième jour de combats d'une violence inédite dans la capitale Damas.
Plus de 18.600 Syriens fuyant la recrudescence des violences dans leur pays, notamment à Damas, se sont réfugiés au Liban depuis mercredi, a-t-on appris jeudi de source sécuritaire libanaise.
"Plus de 18.600 Syriens sont venus depuis hier (mercredi) de Syrie par le poste-frontière de Masnaa dans l'est du Liban, parmi eux de nombreux sont originaires de Damas et de sa province", a déclaré à l'AFP cette source qui s'exprimait sous le couvert de l'anonymat.
Source : AFP
A l'ONU, la Russie et la Chine ont provoqué la colère des Occidentaux en opposant pour la troisième fois leur veto à une résolution du Conseil de sécurité prévoyant des sanctions contre le régime syrien, Washington promettant d'agir désormais "en dehors" du cadre de l'instance dans ce dossier.
Les violences ont continué de plus belle avec près de 200 morts à travers le pays, notamment dans les combats entre soldats et rebelles et les bombardements menés par les forces du régime dans Damas et sa région, selon l'Observatoire syrien des droits de l'Homme (OSDH).
Coupant court aux rumeurs alimentées par le silence de M. Assad après l'attentat sans précédent mercredi qui a tué trois de ses proches collaborateurs, un conseiller du président a affirmé à l'AFP qu'il se trouvait au palais présidentiel à Damas où "il dirige les destinées du pays".
La télévision d'Etat a diffusé des images le montrant avec le nouveau ministre de la Défense Fahd al-Freij qui remplace Daoud Rajha, tué avec le beau-frère du président, Assef Chawkat, et Hassan Turkmani, chef de la cellule chargée de réprimer la révolte qui secoue le régime depuis 16 mois.
Leurs funérailles nationales sont prévues vendredi à Damas, alors que les militants antirégime ont appelé à des manifestations à travers le pays sous le slogan "le ramadan de la victoire sera écrit à Damas", en allusion à la "bataille de libération" de la capitale syrienne lancée par les rebelles.
Au moment où des milliers de personnes fuyaient les violents combats dans la capitale et que la peur s'y installait à la veille du début du mois de jeûne musulman du ramadan samedi, les autorités irakiennes ont affirmé que les rebelles syriens avaient pris le contrôle de la frontière avec l'Irak voisin.
"La totalité des postes-frontières entre l'Irak et la Syrie sont désormais sous le contrôle de l'Armée syrienne libre" (ASL, essentiellement composée de déserteurs), a annoncé à l'AFP le vice-ministre irakien de l'Intérieur Adnan al-Assadi.
"Nettoyer Damas avant le ramadan"
A la frontière avec la Turquie, les rebelles se sont emparés du poste-frontière de Bab al-Hawa. Ils y ont "détruit une photo de Bachar al-Assad et ce après le retrait des troupes régulières", a affirmé à l'AFP Rami Abdel Rahmane, directeur de l'OSDH.
Avec l'accélération des événements dramatiques à Damas, le chef du Conseil national Syrien (CNS), Abdel Basset Sayda, a estimé que le régime vivait "ses derniers jours".
Face à l'offensive des rebelles à Damas, l'armée a intensifié ses opérations, prenant d'assaut pour la première fois un quartier de la capitale, Qaboun (est), avec "plus de 15 chars et transports de troupes blindés", selon l'OSDH.
Une source de sécurité a prévenu que les combats "se poursuivraient pendant les prochaines 48 heures" jusqu'à "nettoyer Damas des terroristes avant le début du ramadan", les autorités qualifiant de "terroriste" le mouvement de révolte lancé contre elles en mars 2011.
"Jusqu'à présent, l'armée avait fait preuve de retenue dans ses opérations mais depuis l'attentat (de mercredi), elle est décidée à utiliser toutes les armes en sa possession pour en finir avec les terroristes", a ajouté cette source.
L'armée a demandé à la population de s'éloigner des zones de combats dans la capitale où la vie est presque paralysée avec des rues bloquées, des magasins fermés et des taxis de plus en plus rares.
Selon une source de sécurité libanaise, plus de 18.600 Syriens, originaires notamment de la région de Damas, ont fui depuis mercredi au Liban. Les autorités irakiennes ont pour leur part fait état de milliers d'Irakiens fuyant la Syrie.
Trosième veto
A New York, Moscou et Pékin, des alliés du régime syrien, ont voté au Conseil de sécurité contre une résolution occidentale le menaçant de sanctions, et ce pour la troisième fois depuis mars 2011. Ce veto remet en question la médiation de Kofi Annan et la mission des observateurs onusiens.
M. Annan s'est dit d'ailleurs "déçu de constater qu'à ce moment crucial le Conseil n'a pu s'unir afin d'agir de manière ferme et concertée".
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La Maison Blanche a jugé "extrêmement regrettable" ce double veto, estimant qu'il signifiait que la mission d'observation de l'ONU "ne peut pas se poursuivre".
L'ONU a toutefois décidé d'envoyer à Damas un haut responsable militaire pour la prendre en main après le départ du général Robert Mood, en attendant une décision politique sur le sort des observateurs.
Moscou a justifié sa décision en affirmant que la résolution "ouvrait la voie" à une intervention militaire en Syrie.
Pour le porte-parole du président américain Barack Obama, Jay Carney. "il ne fait aucun doute que l'avenir de la Syrie se fera sans Bachar al-Assad. Ses jours au pouvoir sont comptés. Soutenir ce régime au moment où il touche à sa fin représente une erreur".
L'Union européenne se prépare de son côté à renforcer ses sanctions à l'encontre de la Syrie et son embargo sur les armes en autorisant les inspections de navires et avions soupçonnés de le violer.
La révolte s'est militarisée face à la répression brutale menée par le régime et les violences ont fait en 16 mois plus de 17.000 morts, selon l'OSDH.