, envoyé spécial à Alger – Un spectacle historique et un feu d’artifices, tiré à minuit pile, ont marqué ce jeudi le début des commémorations du cinquantième anniversaire de l’indépendance de l'Algérie. Le lieu choisi : celui de l'arrivée des Français, en 1830.
Le président algérien Abdelaziz Bouteflika a donné le coup d’envoi des festivités du cinquantenaire de l’Indépendance, mercredi soir, lors d’un spectacle intitulé "Les Héros du Destin" retraçant l’histoire contemporaine du pays.
Le lieu choisi par les autorités algériennes est hautement symbolique : les arènes du Casif se situent dans la baie de Sidi Fredj, où les Français débarquèrent le 5 juillet 1830. Il faudra 132 longues années, dont sept de guerre ouverte (1954-1962), aux Algériens pour recouvrer leur souveraineté.
Le spectacle, de presque deux heures, a été salué comme une réussite par la majorité du public, composé d’une bonne moitié de diplomates étrangers, d’officiels et d’invités triés sur le volet. De nombreux jeunes algérois, relégués dans les parties supérieures de l’enceinte du Casif, ont également apprécié la représentation.
Mémoire sélective
"On n’avait jamais vu un spectacle comme ça ! Les Algériens n’ont pas l’habitude de réaliser un aussi bon travail", affirme Sofiane, un jeune homme d’une vingtaine d’années qui est parvenu à s’infiltrer dans les arènes grâce à un agent de sécurité complice.
itConçu comme un divertissement grand public, le spectacle met implicitement en exergue certains tiraillements de l’identité algérienne après cinquante ans d’indépendance. Après une première partie consensuelle glorifiant la lutte contre l’occupant français, le spectacle insiste lourdement sur le rôle de l’institution militaire algérienne. Quant aux émeutes de 1988, souvent présentées comme le "printemps arabe" du pays, elles ne sont pas évoquées dans cette fresque historique à la mémoire sélective.
Les commémorations continuent ce jeudi avec notamment un grand rassemblement au stade du 5 juillet, à Alger, prévu pour 20 heures.