L'ancien PDG de France Télécom, Didier Lombard, a été mis en examen pour "harcèlement moral" dans l'enquête menée sur la vague de suicides qui a touché les salariés de l'entreprise en 2008 et 2009.
AFP - L'ex-PDG de France Télécom, Didier Lombard, a été mis en examen mercredi pour harcèlement moral dans l'enquête sur la vague de suicides de salariés de France Télécom en 2008 et 2009, a annoncé son avocat Me Jean Veil.
"Monsieur Didier Lombard a été mis en examen. Il fait l'objet d'un contrôle judiciaire avec un cautionnement de 100.000 euros. Il ne s'est pas expliqué sur le fond du dossier", a déclaré Me Veil à la sortie du bureau du juge Pascal Gand. L'avocat a répondu par l'affirmative à la question de savoir s'il était mis en examen pour le chef de harcèlement moral.
Le magistrat a également convoqué d'autres dirigeants de l'époque, ainsi que France Télécom, vendredi, qui pourrait également être mise en examen en tant que personne morale.
M. Lombard "s'est borné à des explications sur le contexte économique, technologique et réglementaire dans lequel évoluait la société France Télécom. Il a notamment évoqué des règles de concurrence particulièrement défavorables que les pouvoirs publics ont imposées à cette entreprise", a poursuivi l'avocat.
Dans une tribune au journal Le Monde, M. Lombard avait auparavant jugé qu'"à aucun moment les plans conçus et mis en oeuvre par France Télécom n'ont été dirigés contre les salariés. Bien au contraire, ils étaient destinés à sauver l'entreprise et ses emplois".
"Je suis conscient que les bouleversements qu'a connus l'entreprise ont pu provoquer des secousses ou des troubles. Mais je conteste avec force que ces plans indispensables à la survie de l'entreprise aient pu être la cause des drames humains cités à l'appui des plaintes", écrivait-il.
M. Lombard, arrivé à la tête du groupe en 2005, avait dû quitter la direction opérationnelle de l'opérateur en mars 2010, fragilisé par la vague d'une trentaine de suicides de salariés entre janvier 2008 et fin 2009.
Un rapport de l'Inspection du travail mettant en cause la politique de gestion du personnel et une plainte de la fédération SUD-PTT fin 2009 avaient conduit à l'ouverture d'une information judiciaire pour harcèlement moral en avril 2010.
Début avril, dans le cadre de cette enquête, des perquisitions ont été menées au siège parisien de France Télécom-Orange, suivies par des convocations d'anciens dirigeants à compter de ce mercredi.