
Total Petrochemicals France (TPF) a annoncé la suppression de 306 postes, dont 130 à Gonfreville (Seine-Maritime). Des licenciements qui participent du plan de consolidation du secteur pétrochimique décidé par la maison mère.
AFP - La direction de Total Petrochemicals France (TPF), regroupant les activités pétrochimiques de Total en France, a annoncé mardi la suppression de 306 postes d'ici 2012 dont 130 à Gonfreville (Seine-Maritime), a-t-on appris auprès des syndicats et de la direction.
Les autres suppressions concernent l'usine de Carling (Moselle), avec 64 postes touchés, le pôle de recherche et développement de Mont/Lacq (Pyrénées-Atlantiques), avec 25 postes, le siège social à La Défense avec 33 postes.
En outre, l'usine de Notre-Dame-de-Gravenchon (Seine-Maritime) doit fermer, entraînant la disparition de 54 postes, selon les mêmes sources.
"Il n'y aura aucun licenciement grâce à des efforts de reclassement interne importants" et un dispositif de "congé attente retraite", a déclaré à l'AFP le PDG de TPF, Philippe Goebel. Ce dispositif consiste en une "dispense d'activité" pour les salariés à trois ans de l'âge de la retraite.
TPF regroupe quelque 2.200 salariés. A Gonfreville et Carling sont produites des matières plastiques. Notre-Dame-de-Gravenchon, dont l'unique client est Arkema, ex-filiale de Total, est le seul site en France producteur de butanol secondaire, utilisé notamment dans les solvants (encres, colles, etc.).
TPF va "investir en partenariat avec GDF-Suez 70 millions d'euros" pour créer une usine de production de panneaux solaires (photovolaïque) près de Carling, ce qui devrait créer une centaine d'emplois, a annoncé le PDG.
La direction a présenté ce "plan de consolidation" de la pétrochimie qui comprend un plan de sauvegarde de l'emploi (PSE ou plan social) en Comité central d'entreprise (CCE) extraordinaire à La Défense (Hauts-de-Seine).
Ce plan "pour porter les sites au meilleur niveau de compétitivité" n'est pas "lié à la crise", a précisé M. Goebel. "Nous sommes confrontés à des surcapacités en France du fait des projets qui se réalisent au Moyen-Orient" dans la pétrochimie, a-t-il ajouté.
Le secrétaire du CCE, Aldo Scalzo (CGT), a critiqué "un projet de casse industrielle, conséquence de délocalisations au Moyen-Orient, au Qatar et en Algérie".
Le plan comprend aussi 230 millions d'euros d'investissements d'ici 2012 en France (sans compter les 70 millions pour l'usine photovoltaïque), ce qui devrait générer 400 emplois par an. "Grâce à Total, nous investissons pour l'avenir", a affirmé le PDG, en réponse au secrétaire d'Etat à l'Emploi Laurent Wauquiez qui a jugé mardi "scandaleux" que le groupe pétrolier supprime des postes alors qu'il dégage de forts bénéfices.
Un autre CCE extraordinaire devait se tenir mardi à La Défense sur le raffinage, au cours duquel devrait être annoncé un autre PSE concernant 200 à 300 suppressions de postes, d'après les syndicats.