Marcus Agius, président de la banque Barclays, a démissionné après avoir annoncé le paiement d'une caution aux autorités britanniques et américaines, pour mettre fin aux poursuites engagées contre l'établissement pour manipulation du taux Libor.
REUTERS - Le président de Barclays Marcus Agius a annoncé lundi sa démission à la suite du scandale de manipulation des taux qui touche la banque.
Marcus Agius a qualifié ce scandale de "coup dévastateur" pour la réputation de la banque et a estimé en être "l'ultime responsable".
Celui qui était président du directoire depuis cinq ans et demi restera toutefois à son poste jusqu'à ce que sa succession soit assurée.
Le titre Barclays perdait 1,3% dans les premiers échanges à la Bourse de Londres, alors que l'indice sectoriel européen des banques cédait 0,26%.
Marcus Agius et le directeur général Bob Diamond étaient sous pression après avoir annoncé le paiement de 453 millions de dollars aux autorités britanniques et américaines pour mettre fin aux poursuites engagées à l'encontre de la banque pour
manipulation du taux Libor.
"Les évènements de la semaine dernière - attestant de comportements inacceptables de la part de la banque - ont porté un coup dévastateur à la réputation de Barclays (...) J'en suis l'ultime responsable, et je dois reconnaître mes responsabilités en me mettant à l'écart", a déclaré Marc Agius dans un communiqué.
"Je suis vraiment désolé d'avoir déçu nos clients, employés et actionnaires", a-t-il ajouté.
De son côté, le directeur général de Barclays, Bob Diamond, a reconnu mercredi dernier que l'accord amiable allait entacher l'image de la banque auprès de ses clients. Il a annoncé qu'il renoncerait comme d'autres cadres dirigeants de la banque à son
bonus cette année.
Barclays a admis que certains de ses traders avaient tenté de manipuler le taux d'intérêt offert à Londres (Libor), qui sert de référence à des contrats financiers et de prêts portant sur plus de 350.000 milliards de dollars.
L'enquête sur le Libor se déploie à travers l'Europe, le Japon et l'Amérique du Nord. Citigroup, HSBC et UBS sont également examinées.
Le gouvernement britannique a ordonné un examen indépendant du marché interbancaire, alors que le scandale du Libor a provoqué une levée de boucliers contre les pratiques du secteur bancaire. Des parlementaires de tous bords ont réclamé à y voir plus clair.
Barclays a pour sa part annoncé un audit sur ses pratiques, mené par Michael Rake, son principal administrateur indépendant, qui doit devenir vice président du directoire.