Cinquante ans après le soulèvement contre Pékin et la fuite du dalaï-lama du Tibet, les exilés tibétains manifestent à travers le monde. Le Congrès américain examine ce mardi un projet de résolution de soutien au peuple tibétain.
AFP - Des exilés tibétains ont manifesté lundi à travers le monde et observé deux minutes de silence devant la Maison Blanche, à Washington, pour commémorer le 50e anniversaire du soulèvement contre Pékin et la fuite du dalaï lama le 10 mars 1959.
Alors que le Congrès américain devait examiner mardi un projet de résolution de soutien au Tibet, des centaines d'exilés
brandissant des drapeaux tibétain et américain ont manifesté lundi à midi (16H00 GMT, mardi minuit au Tibet) devant la Maison Blanche avant de se diriger vers l'ambassade de Chine, rejoints notamment par l'un des plus célèbres dissidents chinois, Wei Jingsheng.
Des manifestations semblables devaient avoir lieu dans le monde entier, y compris dans la ville de Dharamsala, dans le nord de l'Inde, où le dalaï lama, chef spirituel du bouddhisme tibétain et prix Nobel de la paix, est réfugié depuis 1959.
"Nous sommes ici pour dire au monde que 50 ans d'occupation, 50 ans de persécution, 50 ans de génocide, c'est trop long", a martelé Tsering Palden, président d'un groupe de militants pro-Tibet.
Parmi les manifestants, Ngawang Sandrol, jeune religieuse de 13 ans arrêtée et emprisonnée en 1992 pour avoir psalmodié "Longue vie au dalaï lama", a raconté comment elle avait été torturée à l'électricité.
Sous la pression internationale, la Chine l'avait libérée en 2002 et autorisée à se rendre aux Etats-Unis.
"Forte de ma propre expérience, je sais qu'il est utile que des gens libres, dans des pays libres, fassent pression sur le gouvernement chinois," a-t-elle affirmé.
Le projet de résolution du Congrès américain demande à la Chine de "cesser sa répression du peuple tibétain".
Selon le gouvernement tibétain en exil, 87.000 personnes avaient été tuées en 1959 lors du soulèvement antichinois et en mars 2008, plus de 200 Tibétains avaient péri lors de manifestations, selon des exilés tibétains.