Un policier a été tué, lundi soir, non loin de Belfast. Revendiqué par l'IRA-continuité, l'assassinat est survenu 48 heures après une attaque meurtrière menée par une autre branche dissidente de l'Armée révolutionnaire irlandaise (IRA).
Moins de 48 heures après l’assassinat de deux soldats britanniques, le processus de paix en Irlande du Nord a de nouveau été ébranlé par le meurtre, lundi soir, d’un policier qui patrouillait dans le centre de la province.
Le meurtre a été revendiqué par l'IRA-continuité, une branche dissidente de l'Armée révolutionnaire irlandaise (IRA). Un autre groupuscule issu du mouvement irlandais, l'IRA-véritable, avait affirmé avoir perpétré l'attentat contre la caserne militaire de Massereene, samedi.
Un acte "diabolique"
Le ministre principal d'Irlande du Nord, le protestant Peter Robinson, a aussitôt réagi après le meurtre du policier – le premier depuis dix ans. "Je suis écœuré par les tentatives des terroristes de déstabiliser l'Irlande du Nord. Nous ne laisserons pas les responsables de ces actes meurtriers faire retomber notre province dans le passé", a-t-il déclaré, qualifiant l’assassinat d’acte "diabolique".
"L'objectif ultime est bien de tenter de déstabiliser le processus de paix, en commençant par mettre à mal la stratégie politique du parti catholique Sinn Féin", analyse Hervé Amoric, correspondant de FRANCE 24 à Belfast. Le policier a été tué dans un fief catholique de la ville de Craigavon, alors que l’IRA, l’aile militaire du Sinn Féin "avait la mainmise depuis 35 ans sur les quartiers populaires catholiques", rappelle Hervé Amoric.
Lundi, le Premier ministre britannique s’était rendu dans la caserne militaire où avaient été tués les deux soldats. Après avoir rencontré des responsables politiques locaux, Gordon Brown a réaffirmé son soutien aux dirigeants catholiques et protestants engagés dans les efforts de paix : "Ils veulent, comme moi, lancer au monde le message que le processus politique ne sera pas, ne pourra jamais être ébranlé. En fait, le processus politique est maintenant inébranlable."
Gordon Brown a par ailleurs affirmé que "l'IRA-véritable n'a pas sa place dans la politique nord-irlandaise". Né en octobre 1997 d'une scission avec la principale milice catholique d'Irlande du Nord, l’IRA, le groupuscule s'est fait connaître en 1998 après l'attentat d'Omagh dans lequel 29 personnes avaient trouvé la mort.