![Les Bleus, bêtes noires de l'armada espagnole Les Bleus, bêtes noires de l'armada espagnole](/data/posts/2022/07/17/1658057122_Les-Bleus-betes-noires-de-l-armada-espagnole.jpg)
La France affronte l'Espagne ce samedi à Donetsk en quart de finale de l'Euro-2012. Malgré la débâcle mardi soir contre la Suède, l'Espagne a toutes les raisons de craindre l'équipe de France, qu'elle n'a jamais battu.
Champions du monde et champions d’Europe en titre, les Espagnols font peur. Mais sur le papier, ce sont les Français qui dominent. Au petit jeu des statistiques, le taureau espagnol ne fait pas le poids face au coq français en compétition officielle. En six rencontres, la France n’a jamais perdu contre l’Espagne (5 victoires pour un seul match nul).
L’histoire a surtout retenu la finale de l’Euro-1984 au Parc des Princes. La France remporte alors son premier titre majeur grâce à une célèbre bourde du gardien espagnol Luis Arconada sur un coup-franc de Michel Platini. En 2000, année de leur deuxième sacre européen, les Bleus éliminent l’Espagne de Raul en quart de finale par 2 buts à 1.
Six ans plus tard, les Français, donnés pourtant battus, vont encore briser les rêves des Ibériques en huitième de finale de la Coupe du Monde. Zinedine Zidane va notamment fait taire la presse espagnole, qui le déclare déjà en retraite, en inscrivant le but de la victoire 3-1 par une magnifique roulette.
Mais depuis cette époque glorieuse, les rôles se sont inversés. Les hommes de Vicente Del Bosque ont tout raflé sur leur passage. La Roja a battu par deux fois la France en match amical (1-0 en 2008 et 2-0 en 2010) et s’impose comme le favori de ce quart de finale.
La claque suédoise
Même le sélectionneur français l’admet, la mission s’annonce difficile. "Il faut être réaliste : nous allons rencontrer l’une des meilleures équipes de cet Euro, l’une des meilleures équipes du monde. On avait l’objectif de gagner pour terminer premier du groupe, on n’en a pas été capable. Il faudra faire avec", a déclaré Laurent Blanc au lendemain de la défaite (2-0) contre la Suède.
Les Bleus n’ont pas spécialement brillé lors de la phase de poules. Accrochés par les Anglais (1-1), ils n’ont montré de la hargne que lors de leur victoire sur l’Ukraine (2-0), avant de sombrer lamentablement contre les Suédois. Face à des Scandinaves pourtant déjà éliminés, les Français ont péché défensivement et ont été incapables de se créer des occasions.
Cette douche froide a au moins permis de délier les langues dans l’équipe. Piqués au vif après cette défaite, plusieurs joueurs se sont affrontés dans les vestiaires. "Ça a un peu chauffé parce que les joueurs ont eu le sentiment que tout le monde n'avait pas tout donné. Pour gagner les matches, il faut les jouer et bien jouer. Ça prouve qu'il y a de la réaction, de l'action et un peu d'électricité. J'espère qu'il y en aura contre l'Espagne et à bon escient", a réagi Laurent Blanc. Le sélectionneur pourra compter sur cette bouffée d’orgueil, mais aussi sur un onze de départ remanié.
De nombreux changements
Suspendu après un carton jaune contre la Suède, le Milanais Philippe Mexès, peu en réussite depuis le début de la compétition, va céder sa place en défense centrale à Laurent Koscielny. Le joueur d’Arsenal, qui ne compte que trois sélections au compteur, va vivre son grand baptême du feu. Au milieu de terrain, Yohan Cabaye, brillant contre l’Ukraine, devrait retrouver une place de titulaire. Il "apporte une sûreté technique, ça fait quelques matches qu'il a pris une dimension supplémentaire", a commenté Laurent Blanc. En avant, Hatem Ben Arfa pourrait retourner sur le banc après sa mauvaise performance et son attitude dans les vestiaires.
Même si beaucoup de joueurs ont déçu, le staff français peut s’appuyer sur la bonne prestation du gardien Hugo Lloris lors des trois premières rencontres. L’avant-centre du Real de Madrid, Karim Benzema, devrait aussi avoir à cœur de bien jouer contre ses coéquipiers espagnols. "Ca va être un match pas comme les autres. Il y a beaucoup de joueurs que je connais, Iker Casillas, (Raul) Albiol, (Alvaro) Arbeloa, (Sergio) Ramos, Xabi Alonso avec qui je joue en club. Ça va être bizarre", a expliqué l’ancien Lyonnais qui n’a toujours pas inscrit de but dans la compétition.
Une Espagne moins flamboyante
Les Bleus peuvent aussi se rassurer en se disant que l’Espagne est peut-être en fin de règne. Après avoir écrasé la concurrence pendant six ans, la Roja n’est plus aussi époustouflante que par le passé. Lors de la phase de poules, elle a été tenue en échec par l’Italie (1-1) et bousculée par la Croatie (1-0), se rassurant uniquement face à l'Irlande (4-0), maillon faible du groupe C. Avec six buts en trois rencontres, l’équipe de Del Bosque a la meilleure attaque du tournoi, mais elle souffre de l’absence de deux stars de la sélection : Carles Puyol et David Villa.
En tentant de décrocher une place en demi-finale, l’équipe de Laurent Blanc fait face au plus grand défi de sa jeune histoire. "Tout le monde devra faire un grand match. Ce que je vais dire aux joueurs avant le match ? À la limite, je n'ai rien à leur dire. Ils vont jouer contre la meilleure équipe du monde. S'ils ne sont pas motivés, c'est à ne rien y comprendre", a résumé le sélectionneur au journal l’Equipe. Le vainqueur de ce duel sera opposé au Portugal le mercredi 27 juin.