Maria Sharapova et Sara Errani s'affrontent, ce samedi, en finale dames du tournoi de Roland-Garros. En cas de victoire, la Russe de 25 ans, grandissime favorite de la rencontre, décrochera le seul titre du Grand Chelem absent de son palmarès.
REUTERS - Maria Sharapova sera samedi la favorite naturelle de la finale de Roland-Garros, où elle tentera de remporter le seul titre du Grand Chelem manquant à son palmarès, mais son adversaire Sara Errani, révélation du tournoi 2012, ne se contentera certainement pas de jouer les faire-valoir.
La Russe et l'Italienne ont trois points en commun : celui d'avoir 25 ans, d'avoir fréquenté la célèbre académie de tennis de Nick Bollettieri en Floride et de disputer cette année la première finale de leur carrière Porte d'Auteuil.
Le petit jeu des ressemblances peut s'arrêter là car c'est peu dire qu'un monde sépare Maria Sharapova et Sara Errani.
En termes de statistiques, cet écart se chiffre à près de 17 millions de dollars de gains sur le circuit WTA, à 26 titres contre cinq et à 24 cm de différence sous la toise. Inutile de préciser, bien évidemment, que ces comparaisons sont toutes en faveur de Maria Sharapova.
Des quatre favorites présentes au début de la quinzaine, la Russe est la seule qui a su résister aux coupeuses de têtes qui ont sévi ces deux dernières semaines dans l'Ouest parisien. Ce que n'ont pas su faire la tenante du titre Li Na, la numéro un mondiale Victoria Azarenka et Serena Williams.
Mieux que cela, la Russe a dégagé une impression de facilité et de puissance tout au long de son parcours cette année Porte d'Auteuil, n'abandonnant qu'un set et 29 petits jeux à ses adversaires, souvent laminées et dépitées à leur sortie du court.
Premier objectif atteint pour Sharapova
Symbole de cette réussite et cerise sur le gâteau, Maria Sharapova s'est assurée, en se qualifiant pour la finale, de retrouver lundi la place de numéro un mondiale, un rang qu'elle n'avait plus occupé depuis 2008 en raison, entre autres, d'une importante blessure à l'épaule.
En conférence de presse d'avant-match, la championne russe a d'ailleurs expliqué que, pour elle, ce retour au sommet de la hiérarchie du tennis féminin était quelque chose de très symbolique et de très important.
"C'est l'objectif que je m'étais fixé en revenant après ma blessure il y a quelques années et me lever le lundi matin en sachant que cet objectif est atteint, c'estfabuleux", a-t-elle estimé.
Mais la perspective de jouer une première fois le titre à Paris est un autre grand motif de satisfaction pour Maria Sharapova, dont le dernier sacre en Grand Chelem remonte à l'Open d'Australie 2008.
"Ce sera un jour très spécial pour moi. Ce sera ma première finale à Roland Garros. Ce sera nouveau mais c'est une chose à laquelle je pense depuis longtemps", a-t-elle souligné.
En face d'elle se dressera samedi une autre joueuse également en mesure de dire que son tournoi 2012 est déjà plus que réussi.
Errani, une femme de caractère
Arrivée sur la pointe des pieds à Paris, la 24e joueuse mondiale a en effet réalisé Porte d'Auteuil le meilleur résultat de sa carrière en Grand Chelem et s'est offert l'assurance de faire son entrée dans le Top 10, lundi, lors de la publication du nouveau classement WTA.
En éliminant successivement Ana Ivanovic et Svetlana Kuznetsova, deux anciennes lauréates sur l'ocre parisienne, puis Angelique Kerber (n°10) et enfin Samantha Stosur (n°6), la joueuse originaire de Bologne est loin d'avoir volé sa place.
Au fil de la quinzaine, les amateurs de tennis féminin ont découvert une petite jeune femme au style atypique, qui compense son manque de puissance physique par une intelligence tactique hors pair.
Avec du caractère, aussi. Car souvent obligée de réfléchir plus que son adversaire et de laisser passer parfois des orages de coups gagnants contre elle, la petite Italienne a développé une force mentale indéniable.
Bref, Sara Errani n'est tout à fait là par hasard. Elle réalise la meilleure saison de sa carrière, avec trois titres remportés depuis le début de l'année.
Si jamais Maria Sharapova tombe samedi dans le piège tactique dont les autres favorites ne se sont pas sorties, un quatrième, à Roland-Garros, semble à sa portée.