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Deraa, théâtre d'un nouveau massacre de l'armée

Au moins 17 personnes ont été tuées par l'armée dans la nuit de vendredi à samedi à Deraa, dans le sud du pays, selon l'Observatoire syrien des droits de l'Homme. Un nouveau massacre qui intervient trois jours après celui d'Al-koubeir, près de Hama.

AFP- Au moins 17 personnes, dont neuf femmes et trois enfants, ont été tuées dans la nuit de vendredi à samedi en Syrie par des tirs de l'armée à Deraa (sud), selon l'Observatoire syrien des droits de l'Homme (OSDH).

Les tirs, qui ont également fait des dizaines de blessés dont certains graves, ont frappé un quartier résidentiel de la ville, berceau de la contestation du régime du président Bachar al-Assad, selon l'ONG.

Intenses fusillades signalées à Damas

Des tirs nourris ont éclaté ce vendredi entre forces du régime et rebelles, ont rapporté des opposants et des témoins.

Des habitants du quartier de Mezze ont dit qu'ils se terraient chez eux en raison du crépitement des armes à feu dans les rues. "La fusillade est tellement forte que je pense que des balles ont pu atteindre ma maison, j'ai peur d'aller dehors pour voir ce qui se passe", a dit un habitant.

Des photographies diffusées ce vendredi par des opposants montrent aussi des hommes armés circulant à bord de véhicules blindés dans les rues du quartier damascène de Kafr Sousseh en pointant leurs fusils vers l'extérieur. (AFP)

Les jeunes victimes avaient entre 12 et 13 ans, précise-t-elle.

Des combats ont éclaté dans la nuit entre l'armée et les rebelles à la suite de ces tirs et le service de téléphonie mobile a été coupé dans la ville.

La répression et les combats entre soldats et rebelles qui se sont intensifiés dans la capitale, ont encore fait 68 morts vendredi à travers le pays, en majorité des civils, selon l'OSDH. Au moins 36 civils, 25 soldats et sept rebelles --dont deux déserteurs tués dans les affrontements à Damas-- figurent dans ce bilan.

Mercredi, 55 personnes dont des femmes et des enfants avaient été tuées à Al-Koubeir, un hameau de la province de Hama (centre), selon l'OSDH, qui, avec l'opposition syrienne, a imputé ce massacre aux "chabbihas", les milices pro-régime.

Mais les autorités de Damas ont démenti qu'un tel massacre ait eu lieu, affirmant qu'il y avait seulement neuf victimes, tuées par des "groupes terroristes", appellation officielle pour désigner rebelles et opposants.

Vendredi, des milliers de Syriens ont manifesté à travers le pays contre le président Bachar al-Assad, tout en exprimant leur exaspération à l'égard de la communauté internationale, impuissante à faire cesser les violences qui ensanglantent le pays depuis le début de la révolte en mars 2011.

Plus de 13.400 personnes, en grande majorité des civils, ont été tuées en près de 15 mois de révolte réprimée dans le sang, selon l'OSDH.

Face à l'escalade, Washington, Paris et Londres préparent un projet de résolution au Conseil de sécurité de l'ONU incluant une menace de sanctions contre le régime, selon des diplomates. Mais cette résolution risque fortement d'être bloquée comme dans le passé par Pékin et Moscou, alliés de M. Assad.