Candidat dans la 2e circonscription du Gard, l’avocat marseillais a été parachuté suite au bon score de Marine Le Pen au premier tour de la présidentielle. Pour tenter de siéger sur les bancs de l'Assemblée, il joue de sa verve et de sa notoriété.
Il incarne la meilleure chance pour le Front national de faire son retour à l’Assemblée nationale - une première depuis 1997. Le très médiatique avocat Gilbert Collard, qui se présente sous la couleur du Rassemblement bleu marine dans la 2e circonscription du Gard (Saint-Gilles), est bien placé pour décrocher un siège de député aux vues des résultats de Marine Le Pen au premier tour de la présidentielle. La candidate du Front national, dont le parti est bien implanté dans ce département, a obtenu 28,87 % des voix dans cette circonscription. Un score notable.
Gilbert Collard, 64 ans, pourrait donc succéder sur les bancs de l'Assemblée à Yann Piat et Jean-Marie Le Chevalier, deux frontistes qui ont respectivement été élus en 1988 et 1997. Pour cela, l’ancien membre du Parti socialiste sillonne chaque commune de ses terres avec son meilleur atout : sa notoriété et sa verve. Il appelle les électeurs à exprimer leur "révolte" en disant "merde aux parlementaires mollusques", aux "terroristes intellectuels qui nous courbent comme des esclaves" et aux "belles plumes" qui traitent les électeurs du FN de "xénophobes".
Proche de Marine Le Pen depuis de nombreuses années, il se présente comme un "farouche partisan de la préférence nationale depuis toujours", mais ne possède pas la carte du parti. Pour cause, Collard, qui possède une propriété depuis plusieurs années dans le département, partage toutes les idées du Front national, à l'exception de la peine de mort. "Je suis contre car je n'ai pas confiance dans les juges", se plaît-il à dire.
"Grand bourgeois, hautain et condescendant"
Le député sortant UMP Étienne Mourrut, maire du Grau-du-Roi, a-t-il du souci à se faire ? Difficile de mesurer aujourd’hui l'impact de la candidature de Gilbert Collard, estime celui qui siège à l’Assemblée depuis 2002. L’homme de 72 ans est dépeint comme un candidat vieux et usé par ses détracteurs, et le candidat de son parti Nicolas Sarkozy est arrivé en seconde position le 22 avril (26,64 %). Pour contrecarrer son adversaire mariniste, il a pris soin de ne pas négliger le thème de la sécurité, si cher aux électeurs du Gard. Étienne Mourrut a donc invité Lionnel Luca, député des Alpes-Maritimes et responsable des questions de sécurité à l'UMP, au meeting de Saint-Gilles le 5 juin.
De son côté, la candidate PS Katy Guyot a peu de chances de figurer au second tour – le candidat socialiste François Hollande est arrivé en troisième position avec 24,11 % des voix. D’autant que le Front de Gauche présente une candidate communiste, Danielle Floutier. Mais la candidate de Vauvert se refuse de croire en la victoire du candidat parachuté. "Avec son image de grand bourgeois, hautain et condescendant, je ne suis pas sûre que Gilbert Collard suscite l’adhésion", estime-t-elle. Et d’ajouter qu’elle espère que les électeurs ne se laisseront pas duper par "la différence entre son image médiatique et ce qu’il représente réellement".