Le Belge Thomas De Gendt a remporté samedi la 20e étape du Giro au sommet du Stelvio, devant l'Italien Damiano Cunego, le maillot rose Joaquim Rodriguez et le Canadien Ryder Hesjedal. Il accède ainsi à la quatrième place du classement.
AFP - Le Belge Thomas De Gendt (Vacansoleil), auteur d'un grand numéro dans un col qu'il connaît à la perfection, a remporté en solitaire la 20e étape du Tour d'Italie cycliste, samedi, au sommet du Stelvio, à 2757 mètres d'altitude.
A la veille de l'arrivée, De Gendt a failli chambouler toute la hiérarchie. Il a menacé le maillot rose de l'Espagnol Joaquim Rodriguez et la probable victoire du Canadien Ryder Hesjedal, le mieux placé en vue du contre-la-montre final de Milan, sur 30 kilomètres.
Parti le matin avec un retard de 5 min 40 sec sur Rodriguez, le Belge, qui occupait la huitième place du classement, a frôlé le maillot rose quand il s'est retrouvé à 7 kilomètres de l'arrivée avec un avantage de 5 min 36 sec sur le groupe des favoris.
S'il a légèrement faibli dans les derniers kilomètres serpentant à travers les champs de neige, fréquentés par quelques rares skieurs, De Gendt a préservé une solide avance sur ses derniers compagnons d'échappée (Cunego et Nieve dans cet ordre) et surtout les prétendants au podium.
Sur la ligne, le retard de Rodriguez, le premier des favoris, s'est élevé à 3 min 22 sec. Le porteur du maillot rose avait choisi de laisser la responsabilité de la poursuite à Hesjedal durant l'interminable montée du Stelvio (22,4 km) avant de crucifier aux 800 mètres après une première attaque de l'Italien Michele Scarponi, à 2,5 kilomètres de la ligne.
"J'espère un miracle"
Cette opération de la dernière chance, compte tenu de la supériorité attendue du Canadien dans le contre-la-montre, a permis à Rodriguez de grignoter 14 secondes et de porter son avance au classement général à 31 secondes. Soit un écart qui risque fort d'être insuffisant, de l'aveu du Catalan qui veut toutefois croire en sa chance.
"J'espère un miracle", a-t-il reconnu après l'arrivée. Avant de puiser sa confiance dans le propos optimiste de son entraîneur Sebastian Webber: "Il pense que ce contre-la-montre, avec pas mal de virages, peut me convenir."
Scarponi, installé à la troisième place (à 1 min 51 sec), se retrouve pour sa part placé sous la menace de De Gendt, qui le suit à 27 secondes à peine. Sixième du "chrono" de Grenoble à la fin du dernier Tour de France, le Flamand de 25 ans espère accéder au podium, un niveau très supérieur à son objectif de départ ("j'aurais été satisfait avec un top 20").
En cette journée ensoleillée dans le nord de l'Italie, De Gendt a réussi un coup d'audace monumental. Il s'est dégagé du premier peloton sur le haut du Mortirolo, à 57 kilomètres de l'arrivée, sur une route cimentée à la pente effroyable (22 %). Il a pu s'appuyer ensuite, dans la vallée, sur le travail d'un équipier (Carrara), pour aborder le Stelvio avec près de quatre minutes d'avance.
Sur les lacets de la route envahie par des milliers de cyclos, le Belge a d'autant mieux géré son effort qu'il a établi son camp d'entraînement en altitude au Stelvio depuis six ans. Dans cet univers de neige et de cascades, il a aussi plongé le cyclisme italien dans la perplexité. Pour la première fois depuis 1995 (Rominger, Berzin, Ugrumov), l'Italie risque de n'avoir aucun représentant dans les trois premiers de son grand tour national.