Les salons professionnels sont un formidable terrain de chasse pour les braconniers de l’information. Le gibier y est nombreux et trop souvent insouciant. Le journal de l’intelligence économique d'Ali Laïdi a enquêté sur les techniques pour récupérer l’information au nez et à la barbe d’entreprises un peu trop naïves.
Caméra thermique, engins ultra-sophistiqués, robots hi-tech… nous sommes en région parisienne, au marché mondial de la sous-traitance industrielle, le MIDEST.
Chaque année, 1700 PME y présentent leurs dernières technologies. Ce salon, c’est la caverne d’Ali Baba pour tous ceux qui veulent récupérer de l’information stratégique. Espionnage, vol d’informations, copies : les PME qui exposent ne sont pas toujours conscientes des risques.
Franck Tognini est consultant en intelligence économique. Il aide les PME à collecter et protéger leur information sur un salon. "Le salon c'est la troisième source d’information après la presse et internet. C'est aussi un moment particulier où des savoir-faire peuvent être dévoilés, où des concurrents indélicats peuvent collecter de manière assez agressive vos savoir-faire et donc l'objectif pour nous aujourd’hui c'est de rappeler quelques éléments qui sont susceptibles de vous être utiles."
Dans les allées du salon, peu avant l’ouverture au public. Franck pointe les mauvaises pratiques. "Ici, il est 9h moins le quart, dans 1/4 d'heure les visiteurs arrivent. On constate que il n'y a pas encore 10% des exposants sauf les matinaux. Et parmi les matinaux, et bien effectivement on va avoir des entreprises qui vont aller à la pêche."
Et le poisson mord facilement. Cartes de visite, documents commerciaux, savoir technologique : les concurrents et autres espions industriels n’ont qu’à se pencher.
Sur un des ordinateurs, Franck en profite même pour consulter les dossiers clients et les projets de partenariat de cette entreprise. Une mine d’information à la portée de n’importe quel concurrent ! Le responsable du stand apparaît enfin, il tombe des nues !
La prochaine fois, notre homme prendra ses précautions. Comme mettre ses pièces sous vitrine ; concevoir des espaces clos de négociation pour éviter d’être écouté ; ou encore, mieux connaître son environnement économique en allant chercher lui-même des informations.
Finalement, sur un salon les opportunités comptent autant que les risques.