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Alors que tous les regards se portent sur la piste de la Mafia dans l'attentat de Brindisi qui a coûté la vie à une lycéenne, le procureur de Lecce, Cataldo Motta, semble rejeter l'hypothèse d'un crime mafieux.

AFP - Le chef du parquet de Lecce (sud de l'Italie) a jugé illogique samedi que l'attentat devant un lycée qui a fait un mort et cinq blessés à Brindisi, soit l'oeuvre de la mafia locale, la Sacra Corona Unita, estimant que cela irait contre ses propres intérêts.

"Cela pourrait ne pas être une organisation mafieuse" qui a fait exploser des bonbonnes de gaz devant le mur du lycée professionnel Morvillo-Falcone de Brindisi samedi, a-t-il estimé devant les médias.

L'attentat s'est produit à 7H45 (5H45 GMT), provoquant la mort de Melissa Bassi, 16

ans, et blessant grièvement cinq autres jeunes filles.

Selon le procureur, Cataldo Motta, qui est également le chef départemental de la division antimafia, "les organisations mafieuses locales sont à la recherche d'un consensus social. Ce serait un acte contre-productif parce qu'il est certain qu'il annihile toute sympathie pour ceux qui l'ont commis".

La Sacra Corona Unita est la plus petite des quatre mafias italiennes (les autres sont Cosa Nostra en Sicile, la 'Ndrangheta en Calabre, la Camorra autour de Naples). Elle est composée de clans de petite taille spécialisés dans la contrebande de cigarettes, le trafic de stupéfiants et d'argent sale.

A propos du fait que le lycée porte le nom du juge antimafia sicilien Giovanni Falcone et de sa femme, tués dans un attentat à la bombe à Palerme il y a quasiment 20 ans, M. Motta a répondu : "le fait qu'il y a toutes ces coïncidences pourrait être seulement une coïncidence".

Par ailleurs, le procureur a rejeté l'hypothèse que le palais de justice de Brindisi, situé à quelques dizaines de mètres de l'attentat, a été la véritable cible des auteurs de l'attaque et a souligné que c'était bien l'école qui était visée.

Dans un premier temps, de nombreux commentateurs et le maire de Brindisi, Mimmo Consales, avaient fait le rapprochement entre la date anniversaire du 23 mai 1992 (date de l'attentat contre Falcone) et le passage prévu dans la région de Brindisi samedi d'une "caravane de la légalité" et de la lutte antimafia.

Mais M. Consales a estimé ensuite que "les modalités d'exécution n'avaient rien à voir avec la criminalité organisée". "Ce peut être l'oeuvre d'un fou, d'un exalté, on peut penser à tout même à une piste internationale avec les anarchistes", a-t-il dit.

Le ministre de l'Education nationale, Francesco Profumo, venu sur place, à l'instar du procureur national antimafia, Piero Grasso, a estimé que "frapper avec lâcheté l'école c'est frapper l'Italie tout entière parce que c'est là qu'on prépare l'avenir".

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L'attentat pourrait être imputé au crime organisé
Attentat de Brindisi : le procureur écarte la piste mafieuse