
Un an après le grand mouvement d'indignation face à la crise qui a frappé l'Espagne, des milliers de manifestants ont défilé samedi dans le pays. Ils entendent tenir une assemblée sur la symbolique place Puerta del Sol, dans la capitale espagnole.
AFP - Des milliers de manifestants ont convergé samedi vers le centre de Madrid pour défiler jusqu'à la Puerta del Sol, un an après la naissance du mouvement des indignés qui fête son premier anniversaire en reprenant possession symboliquement de cette place.
Sous les slogans "Prends la rue", "Nous ne sommes pas des marchandises aux mains des politiques et des banquiers", les manifestants sont arrivés en six colonnes, des différents quartiers de la capitale espagnole, avant de prendre la direction de la Puerta del Sol, berceau de leur mouvement né le 15 mai 2011.
Pendant quatre jours, ils ont l'intention d'y tenir une "assemblée permanente", défiant l'interdiction officielle selon laquelle les manifestations devront prendre fin chaque soir à 22h00.
"Il est important de montrer que nous sommes toujours là, que des milliers de gens veulent un changement", expliquait une manifestante de 23 ans, Marina Santos, employée de bureau, à son arrivée à la place de Cibeles, l'un des points de rassemblement.
Elle portait une petite pancarte, avec l'inscription: "un autre monde est possible".
Dans la foule, derrière une grande banderole portant les mots "Votre dette, ne la payons pas", résonnaient les slogans favoris des indignés: "ils ne nous représentent pas", en signe de désaveu envers la classe politique, ou "ce n'est pas une crise, c'est une arnaque".
"Nous sommes ici parce que nous restons indignés par les politiques d'austérité que nous impose l'élite économique", lançait Victor Valdes, un étudiant en philosophie de 21 ans, parmi un autre groupe de plusieurs milliers de manifestants qui arrivaient devant la gare d'Atocha. "Le mouvement continue avec le même élan".
Le mouvement, spontané et apolitique, témoignant du ras-le-bol face au chômage, à la corruption et aux excès du libéralisme, avait il y a un an surpris un pays où, malgré la crise, le mécontentement s'était jusque là peu exprimé.
Depuis un an, le chômage a encore augmenté en Espagne, frappant aujourd'hui un quart des actifs, et le nouveau gouvernement de droite a engagé une politique de rigueur sans précédent.
Mais les indignés, répondant à une structure horizontale, refusant de se constituer en parti, ont largement perdu en visibilité, alors que les manifestations organisées par les syndicats envahissent presque chaque semaine les rues des villes d'Espagne.