Valérie Trierweiler, future Première dame, n’entend pas sacrifier sa liberté sur l’autel de la médiatisation. Sa forte personnalité n’a pas attendu la prise de fonction de son compagnon, François Hollande, pour se révéler au grand public.
"Je veux représenter l'image de la France, faire les sourires nécessaires, être bien habillée mais cela ne doit pas s'arrêter là. Je ne serai pas une potiche". Valérie Trierweiler, compagne du président élu François Hollande et future Première dame, a donné le ton lors de la première interview qu’elle a accordée au quotidien britannique "The Times" après le 6 mai.
La journaliste âgée de 47 ans le sait, elle ne pourra plus se contenter du rôle de "spectatrice engagée", qu’elle s’était réservé pendant la compagne électorale. Projetée sur le devant de la scène à la faveur de la victoire de François Hollande, elle entend "inventer la fonction et peut-être inventer une nouvelle expression que celle de Première dame", confie-t-elle vendredi 11 mai au "Figaro".
"J'ai du caractère depuis toujours"
Aussi discrète qu’élégante, cette femme n’entend pas pour autant sacrifier sa liberté et sa vie privée sur l’autel de la médiatisation et ses excès. "J’ai du caractère, on ne peut pas me brider", a prévenu celle qui travaille pour le magazine hebdomadaire "Paris Match" depuis 1989 et qui anime une émission culturelle sur la chaîne Direct 8. "On me dit parfois froide. C'est plutôt une forme de réserve. Je n'ai pas de désir particulier de me mettre en avant (...) J'ai du caractère depuis toujours. Je suis franche et j'aime qu'on le soit avec moi", confiait-elle début janvier
au magazine "Gala".
Sa forte personnalité n’a pas attendu la prise de fonction de son compagnon pour se révéler au grand public.
Sur son compte Twitter, elle s’est déjà emporté contre son employeur, Paris Match, qui lui a consacré sa couverture et un reportage censé révéler une partie de sa vie privé, sans la prévenir, début mars. "Quel choc de se découvrir à la une de son propre journal. Colère de découvrir l'utilisation de photos sans mon accord ni même avoir été prévenue", avait-elle twitté. Visée explicitement par le président sortant, qui, interrogé pendant la campagne sur ses relations avec des grands patrons, avait souligné le fait que Valérie Trierweiler travaille pour une chaîne de télévision propriété de l'homme d'affaires Vincent Bolloré, elle avait répliqué sèchement sur le site de microblogging. "Nicolas Sarkozy ne sait pas ce qu'est le journalisme indépendant".
Toujours via Internet, elle avait poliment rappelé à l’ordre les journalistes qui campaient au pied du domicile parisien du nouveau couple présidentiel. "Merci à mes consœurs, confrères de respecter notre vie et nos voisins. Merci de ne pas camper devant notre domicile. Merci de le comprendre", avait-elle twitté.
Indépendance et autonomie
Plus récemment, "Le Canard Enchaîné" a révèlé dans son édition du mercredi 9 mai que la future Première dame journaliste a tancé une collègue de Paris Match qui avait écrit "l'aîné du couple Royal - Hollande" en évoquant Thomas, le fils du président élu, car elle souhaitait qu’il soit précisé "ex" couple.
Mercredi soir, la forte personnalité de Valérie Trierweiler s’est manifestée
lorsque celle-ci a refusé l'entrée du QG de campagne de François Hollande à Julien Dray. Le député de l'Essonne s'était présenté - alors qu'il n'était pas convié - à une fête organisée en l’honneur des quelques trois cents collaborateurs ayant contribué à la victoire. "Oui, il y a une personne que j'ai écartée et j'assume, c'est Julien Dray", déclare-t-elle vendredi dans le "Figaro". Elle n'avait guère goûté l’apparition de Dominique Strauss-Kahn à l’anniversaire de Julien Dray, le 28 avril dernier, sans que les autres invités - dont des responsables de la campagne du futur locataire de l’Élysée – aient été prévenus de la présence de l'ancien ministre socialiste.
Ainsi, Valérie Treiweiler n’entend céder sur rien, surtout pas sur son indépendance et l’autonomie de sa vie professionnelle. "Il m'est essentiel de continuer à travailler, non pas en termes de carrière, - de ce point de vue je me suis accomplie -, mais tout simplement pour gagner ma vie", avait-elle indiqué à la veille du deuxième tour à
l'hebdomadaire "Femme actuelle". "J'assume financièrement mes trois enfants, ce n'est pas à François de les prendre en charge, ni à l'État. Je souhaite rester journaliste, en télévision ou en presse écrite, mais sans doute en dehors du périmètre français", avait-elle précisé.