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Soucieux de se replacer dans la vie politique après un très faible score au premier tour, Europe Écologie-Les Verts a officiellement exprimé son souhait de participer au gouvernement que formera le Premier ministre de François Hollande.

AFP - Europe Ecologie-Les Verts a officiellement dit mardi son souhait de participer au futur gouvernement si des postes lui sont proposés par François Hollande, souhaitant ainsi se replacer dans la vie politique avant les législatives malgré le maigre score d'Eva Joly à la présidentielle (2,3%).

C'est sans surprise que les délégués du Conseil fédéral d'EELV réunis à huis clos à Créteil ont voté ce principe à une très large majorité (plus de 83%).

Il n'y a encore "aucune certitude" sur la nomination de ministres écologistes, mais "une disponibilité" si "les objectifs de la transition écologique" sont partagés par le prochain gouvernement, a dit Cécile Duflot, souvent citée comme ministre éventuelle, et a annoncé lundi qu'elle quitterait ses fonctions de secrétaire nationale le 22 juin.

Mais EELV n'est pas en mesure de pouvoir poser des conditions. "Pas de listes à la Prévert" mais une "volonté politique très affirmée", a reconnu la candidate aux législatives à Paris qui a botté en touche dès qu'une question sur sa propre participation se présentait. "C'est le président qui décide!", a lancé son compère Jean-Vincent Placé.

Alors y aura-t-il un ministère de l'Ecologie pour la patronne d'EELV ? En tout cas, les "écolos" militent pour un périmètre large car "ce qu'a fait Nicolas Sarkozy de positif avec l'autorité de ce ministère ne doit pas être détricoté", juge M. Placé.

Au total, EELV espère deux à trois postes de ministres ou de secrétaires d'Etat. Nombreux sont les cadres ou élus sur les rangs, une quinzaine au total, de M. Placé à José Bové, Michèle Rivasi, Yannick Jadot, voire Eva Joly mais certains écologistes imaginent plutôt leur ex-candidate, à la liberté de parole assumée, sur une mission anti-corruption.

Avant le vote, des critiques ont été émises dans les couloirs en cas de désignation de Jean-Marc Ayrault comme Premier ministre, le député-maire PS de Nantes défendant le projet d'aéroport Notre-Dame-des-Landes que les écologistes combattent ardemment.

"Si on veut le convaincre de l'inutilité de cet aéroport, c'est en étant en contact avec lui", estime Jean-Marc Brûlé (EELV). Pour lui, sur un autre sujet tendu, le nucléaire, "notre conviction, c'est que dans cinq ans, les socialistes seront anti-nucléaire".

"C'est d'ailleurs la première fois en 40 ans qu'un président de la République fait une aussi forte inflexion sur cette question" en proposant de réduire de 75% à 50% d'ici 2025 la part du nucléaire dans la production d'électricité, fait valoir M. Placé.

Bref, "l'orientation globale nous va", juge le sénateur EELV alors qu'au moment de l'accord sur les législatives avec le PS en novembre dernier, nombreux étaient ceux qui refusaient toute participation gouvernementale sans sortie du nucléaire.

En matinée, le Conseil fédéral a dû régler un contentieux sur les investitures des 63 candidats aux législatives dans le cadre de l'accord avec le Parti socialiste, augurant de 18 à 24 députés (quatre sortants).

Vendredi dernier, le Tribunal de grande instance de Paris, saisi en référé par quelques militants du parti mécontents, avait en effet estimé que la répartition entre les courants d'EELV n'était pas conforme aux statuts du mouvement.

EELV devrait faire appel de la décision du TGI, jugeant "farfelu" que la justice intervienne "dans des affaires internes" déjà votées par le parti. Le scénario des investitures a donc été revoté à l'identique à 64% avec l'idée de revoir des statuts "inapplicables dans un scrutin uninominal", selon M. Placé.

Quoi qu'il en soit, ce mini-couac a fait réagir un dirigeant socialiste, cité par un cadre EELV : "vous êtes quand même un peu des glands!"