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Posez vos questions sur le mandat d'arrêt contre Omar el-Béchir

Malgré l'émission d'un mandat d'arrêt, par la CPI, contre le président soudanais accusé de crimes de guerre et de crimes contre l'humanité, le flou demeure sur son application.

Question de Bruce, à Dijon - Qu'arriverait-il si El-Béchir refuse toujours de coopérer avec la CPI et s'il effectue son voyage à l'étranger, comme il l'a dit ?

Réponse de Gauthier Rybinski, spécialiste de politique internationale à FRANCE 24 - Le Soudan, tout comme 88 autres pays dans le monde, n'est pas signataire de la charte fondatrice de Rome (1998) qui a permis la création de la Cour pénale internationale (CPI). A ce titre, ces pays, au nombre desquels on compte les Etats-Unis, la Russie et la Chine, ne reconnaissent pas la légitimité de la CPI. Pour autant, l'appartenance à l'Organisation des Nations unies (ONU) oblige, en principe, les Etats à se conformer à toute résolution émanant soit de l'Assemblée générale, soit du Conseil de sécurité. La CPI pourrait donc saisir l'ONU, si elle constate l'inefficience du mandat d'arrêt international lancé à l'encontre du président soudanais Omar el-Béchir. Ce dernier peut donc être interpellé et arrêté dès qu'il se trouve à l'étranger.

L'hypothèse paraît cependant peu probable, dans la mesure où le président soudanais prendra sans doute soin de n'effectuer des déplacements qu'en territoire "ami" (Afrique, Chine, Russie, ...). Son arrestation et sa traduction devant la CPI dépend donc avant tout de la volonté politique d'un Etat dans lequel il se rendrait, puisque la CPI ne dispose pas de forces de police propres. A moins que des rivaux soudanais d'Omar el-Béchir ne saisissent l'occasion pour le destituer de la présidence, ce qui rendrait alors son arrestation plus plausible et plus aisée.