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L'UA va demander à l'ONU de suspendre le mandat contre el-Béchir

Alors que les Soudanais défilent toujours par milliers à Khartoum pour soutenir leur président, l'Union africaine envisage de demander au Conseil de sécurité une interruption de la procédure de la CPI.

AFP - Le Conseil de paix et de sécurité (CPS) de l'Union africaine va demander au Conseil de sécurité de l'ONU d'"interrompre" la procédure engagée par la CPI contre le président soudanais Omar el-Béchir, a annoncé le président du CPS au cours d'un point de presse.

"Le CPS a décidé de poursuivre les démarches entamées auprès de la communauté internationale et surtout du Conseil de sécurité de l'ONU pour qu'il interrompe ce processus engagé, pour permettre et donner une chance à la paix au Soudan", a déclaré l'ambassadeur du Burkina Faso et président du CPS, Bruno Zidouemba.

"Nous avons demandé au président de la Commission (Jean Ping) de dépêcher à New York, dans les plus brefs délais, une délégation de haut niveau pour entreprendre ces démarches auprès du Conseil (de sécurité) et du secrétaire général de l'ONU", a-t-il ajouté.

Cette délégation sera chargée "de réitérer le souhait et la requête de l'UA exprimés par les chefs d'Etat lors du dernier sommet (en février) afin que le Conseil de sécurité suspende la procédure en cours de la CPI et donne plus de chance à la paix", a-t-il précisé.

Le président soudanais Omar el-Béchir, 65 ans, est depuis mercredi sous le coup d'un mandat d'arrêt de la CPI pour crimes de guerre et crimes contre l'humanité au Darfour. Cette région de l'Ouest du Soudan est déchirée depuis 2003 par une guerre civile qui a fait 300.000 morts selon l'ONU, 10.000 selon Khartoum.



Saluant les progrès dans le processus de paix au Darfour, le CPS "a également demandé au Soudan de poursuivre la voie pour la paix sur laquelle il s'est engagé et d'observer une certaine retenue", a ajouté M. Zidouemba.


Interrogé sur l'appel du Soudan demandant aux pays africains de se désengager de la CPI, le diplomate a répondu: "le CPS n'a pas eu à prendre cette direction, il s'agit d'une décision souveraine de chaque Etat. Le conseil n'a donc pas appelé à aller dans cette direction.

"Les pays africains comme les autres ont soif de justice", a-t-il ajouté, estimant toutefois que la décision de la CPI menaçait la paix au Soudan.