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Clinton à Bruxelles pour consulter les Européens sur la Russie

Après s'être rendue au Proche-Orient, Hillary Clinton effectue sa première visite en Europe en tant que secrétaire d'État américaine. Arrivée mercredi soir à Bruxelles, elle va évoquer avec ses partenaires européens l'avenir de l'OTAN.

AFP - La secrétaire d'Etat américaine Hillary Clinton a entamé mercredi une visite de deux jours à Bruxelles pour des entretiens avec les alliés et partenaires européens des Etats-Unis centrés sur l'Afghanistan et la Russie.

"Je souhaite montrer que les Etats-Unis entendent jouer un rôle actif au sein de l'Otan et avec nos partenaires de l'Otan", a déclaré la chef de la diplomatie américaine dans l'avion l'amenant à Bruxelles en provenance du Proche-Orient.

"Je soulèverai certainement les questions qui ont de l'importance pour les Etats-Unis, comme nos projets en Afghanistan et au Pakistan, les relations entre l'Otan et la Russie, ainsi que certains problèmes, nouveaux comme anciens", a-t-elle précisé aux journalistes l'accompagnant dans sa tournée.

Au dîner dit "transatlantique" qu'elle devait partager avec ses homologues de l'Union européenne et de l'Otan plus la Suisse, les diplomates européens s'apprêtaient à "l'écouter avec intérêt", a indiqué l'un d'eux avant l'arrivée de Mme Clinton.

"On y parlera d'Afghanistan, même si l'administration Obama n'a pas fini de passer en revue la stratégie afghane" des Etats-Unis, a-t-il dit, observant que la chef de la diplomatie américaine parlerait "sans doute du Proche-Orient", d'où elle arrive.

Selon un responsable américain à l'Otan, "la situation à la frontière avec le Pakistan et la manière dont l'alliance peut collaborer avec ce pays devait être l'un des principaux sujets" abordés à ce dîner.

Outre la sécurité avant l'élection présidentielle afghane prévue en août, les participants devraient également évoquer les questions de reconstruction, de gouvernance et de lutte contre le trafic d'opium, a-t-il estimé.

Ce responsable a rappelé que le président Barack Obama a annoncé en février l'envoi de 17.000 soldats américains supplémentaires en Afghanistan, "mais ça ne peut pas être notre seule stratégie", a-t-il souligné.

Washington a déjà demandé aux Européens de se mobiliser eux aussi davantage, même si cela devait se limiter à une contribution à la reconstruction civile du pays, sans engagement militaire accru.

"Tout cela est sur la table" et Mme Clinton "est disposée à écouter ce que les alliés ont à dire", a-t-il souligné.

Le porte-parole de l'Otan James Appathurai a affirmé que les Etats-Unis ont déjà "largement consulté leurs alliés de l'Otan et l'Otan elle-même" sur le moyen de contrer des talibans de plus en plus dangereux.

Jeudi, la secrétaire d'Etat doit retrouver ses seuls collègues de l'Otan, pour reparler de l'Afghanistan.

Les 26 pays doivent également décider de reprendre les relations de l'alliance militaire occidentale avec la Russie, suspendues à cause du conflit russo-géorgien d'août dernier.

M. Appathurai n'a pas exclu que le bouclier antimissile américain soit aussi évoqué, à la suite de la lettre envoyée par M. Obama au président russe Dmitri Medvedev. Elle lie l'abandon du projet américain en Europe centrale, qui irrite tant Moscou, à la disparition de la "menace" nucléaire et balistique iranienne.

Mme Clinton a déclaré mercredi à ce sujet qu'elle espérait convaincre la Russie de participer au bouclier.

Après sa première réunion formelle avec l'Union européenne vendredi, elle doit se rendre l'après-midi même à Genève, où elle pourra vérifier avec son collègue russe Sergueï Lavrov si la volonté d'ouverture américaine est payée de retour par la Russie.