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La France en mal de mer

Malgré un patrimoine naval hors du commun et le 2e espace maritime de la planète, les anciens conquérants des mers ne dominent plus les océans. Quotas de pêche, concurrence étrangère, flambée des prix du carburant... Peut-on encore sauver le secteur maritime français, aujourd’hui en déclin ? Reportage.

Ils sont pêcheurs, marins au long cours ou encore ouvriers sur les chantiers navals. Ils font vivre l’industrie maritime française, longtemps florissante, mais aujourd’hui en crise et soumise à une concurrence internationale plus forte que jamais.

En 2009, le président français s’était engagé à redresser la barre, et à garantir un avenir décent aux travailleurs de la mer. Dans un discours prononcé au Havre, Nicolas Sarkozy appelait alors à réparer un oubli historique, celui de la vocation maritime de la France. Trois ans plus tard, la route est encore longue.

Le secteur maritime représente 300 000 emplois, et génère 52 milliards d’euros par an. C’est beaucoup plus que l’aéronautique ou l’industrie automobile, par exemple. Un autre chiffre éloquent : près de 75% de notre commerce extérieur se fait par la mer. Conserver une flotte marchande importante est donc un enjeu stratégique. Il s’agit notamment de ne pas dépendre de pays tiers pour importer notre pétrole ou notre gaz.

Pour mieux appréhender la diversité et l’état actuel de la France maritime, il faut évidemment lever l’ancre. Nous sommes montés à bord du Marajo, un porte-conteneurs français, qui nous a fait remonter la Seine, de Rouen jusqu’au Havre. L’occasion de comprendre à quoi ressemble la vie à bord d’un navire de la marine marchande. Nous avons aussi partagés le quotidien difficile des pêcheurs. Régis et son second, Daniel, pêchent la coquille Saint-Jacques dans la baie de Saint-Brieuc. Ils nous ont emmenés sur leur chalutier, le Téthys, pour une journée de travail mouvementée.

Enfin, lorsqu’il est question de l’industrie maritime française, impossible de ne pas évoquer les célèbres Chantiers de l’Atlantique. Pendant des décennies, ils ont fait de Saint-Nazaire un leader mondial de la construction navale. Mais les temps ont changé, l’activité est déclinante, et l’actionnaire majoritaire des chantiers est aujourd’hui sud-coréen…