Des milliers d'islamistes ont manifesté, vendredi, au Caire pour "protéger la révolution". Ils ont appelé au retrait des anciens hauts dignitaires du régime de Moubarak de la course à la présidence. Le scrutin doit se tenir les 23 et 24 mai.
AFP - Des milliers d'islamistes égyptiens manifestaient vendredi au Caire pour "protéger la révolution", exigeant que les responsables de l'ère Moubarak ne soient pas autorisés à se présenter à l'élection présidentielle prévue les 23 et 24 mai.
Réunis dans une ambiance festive sur l'emblématique place Tahrir, symbole de la "révolution" qui a contraint l'ancien président Hosni Moubarak à la démission, les manifestants ont crié "Non aux restes de l'ancien régime".
"Ni Chafiq, ni Souleimane, nous allons revenir place Tahrir" ou "Nous ne voulons pas d'Omar Souleimane!", scandaient-ils en référence à l'ancien chef du Renseignement, qui a fait un retour fracassant sur la scène politique en annonçant sa candidature à la présidentielle.
Le dernier chef de gouvernement de M. Moubarak, Ahmad Chafiq, ainsi que l'ancien patron de la Ligue arabe Amr Moussa, longtemps ministre des Affaires étrangères de l'ex-président, sont aussi candidats à la magistrature suprême.
"Le peuple veut faire tomber les militaires!", ont aussi crié les manifestants.
L'armée, au pouvoir depuis le départ de M. Moubarak le 11 février 2011, est accusée de soutenir la candidature de M. Souleimane. Le Conseil militaire s'est défendu en assurant "ne soutenir aucun des candidats".
Le rassemblement se déroulait dans une ambiance détendue. Femmes et enfants étaient présents en nombre et les manifestants continuaient d'arriver sur la place de divers quartiers de la capitale. Ceux qui se trouvaient déjà sur place s'apprêtaient à prier après avoir écouté un prêche.
Le candidat des Frères musulmans, Khairat al-Chater, a dénoncé le retour d'Omar Souleimane, le qualifiant de tentative de "voler la révolution" et menaçant de faire descendre ses partisans dans la rue.
La manifestation de vendredi est organisée à l'appel des Frères musulmans, première force politique du pays, et des groupes salafistes.
Elle intervient au lendemain de l'approbation par le Parlement d'un amendement à une loi visant à interdire aux piliers de l'ère Moubarak d'être candidats à des élections à des postes à haute responsabilité, un texte qui doit encore être approuvé par l'armée.
Bien qu'opposés au retour sur la scène politique des figures de l'ère Moubarak, les groupes libéraux et laïques ne participent pas à la manifestation de vendredi. Ils ont appelé à un rassemblement le 20 avril pour dénoncer ce qu'ils qualifient de monopolisation de la vie politique par les islamistes depuis la révolte.