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Coup de filet dans les milieux islamistes en France

Dans le cadre d'une enquête visant à démanteler des filières d'islamistes radicaux, 19 personnes ont été arrêtées dans plusieurs villes françaises, notamment à Toulouse et à Nantes. Des interpellations sans lien direct avec Mohamed Merah.

Plus d'une semaine après la mort de Mohamed Merah, un important coup de filet a été mené ce vendredi matin à l'aube dans les milieux islamistes radicaux dans les régions de Nantes, Toulouse, Lyon, mais aussi en Provence-Alpes-Côte d'Azur et en Ile-de-France. L’opération a été conduite par les enquêteurs de la Direction centrale du renseignement intérieur (DCRI) et de la section antiterroriste (SAT) de la police judiciaire parisienne avec l'appui de l'unité d'élite de la police nationale, le Raid.

Au total, dix-neuf personnes ont été interpellées et dix-sept ont été placées en garde à vue, dont Mohammed Achamlane, le leader du groupe dissous Forsane Alizza ("Les Cavaliers de la Fierté"), un groupe salafiste radical dissous en février par le ministre de l'Intérieur Claude Guéant. Il l’avait accusé de vouloir former ses sympathisants à la lutte armée, de porter "atteinte aux principes républicains" et de vouloir "le règne de l'islam" en France.

Plusieurs armes ont également été saisies, notamment des Kalachnikov. Les enquêteurs ont retrouvé au domicile d'Achamlane, dans l’agglomération nantaise, trois de ces fusils automatiques ainsi qu'un pistolet Glock et une grenade.

La police est aussi intervenue dans le quartier du Mirail, à Toulouse. Sur Europe 1, Nicolas Sarkozy a expliqué que ce coup de filet n'était pas lié "simplement à Toulouse" et était "en lien avec une forme d'islamisme radical". "Je peux vous dire qu'un certain nombre d'armes, des Kalachnikov, ont été saisies et que dans la République française, quand on habite dans un quartier, on n'a pas à y habiter avec une Kalachnikov", a-t-il poursuivi.

"Il y aura d’autres opérations"

Pour Cédric Delage, secrétaire régional UNSA Police, il est trop tôt pour dire s’il existe "un lien entre l’interpellation de ce matin et l’affaire Mohamed Merah", mais reconnaît que "ce n’est pas exclu". "C’est l’enquête qui va le déterminer", poursuit-il. Et d’ajouter : "Il s’agit de groupuscules communautaire extrémistes qui peuvent être dangereux pour l’État français".

Les forces de l'ordre ont agi sur commission rogatoire des juges antiterroristes parisiens Nathalie Poux et Marc Trévidic, dans le cadre d'une information judiciaire pour association de malfaiteurs en vue de préparer des actes de terrorisme ouverte début mars, selon des sources judiciaires. Cette instruction avait été précédée d'une enquête préliminaire ouverte en octobre 2011 sur des renseignements de la Direction centrale du renseignement intérieur (DCRI).

L’audition des personnes interpellées devrait également permettre d’établir un éventuel réseau sur le territoire français. "Je ne sais pas si ce sont des filières, mais ce que je peux vous dire, c'est que nous avons des questions à poser, des questions extrêmement précises à un certain nombre de gens et que ce qui s'est passé ce matin va continuer", a également indiqué Nicolas Sarkozy. "Il y aura d'ailleurs d'autres opérations qui continueront et qui nous permettront également d'expulser du territoire national un certain nombre de gens qui n'ont, au fond, rien à y faire", a ajouté le président candidat.