logo

À Lille, Jean-Luc Mélenchon fait à nouveau salle comble

Le candidat du Front de gauche à la présidentielle a réuni des milliers de personnes lors d'un meeting à Lille, mardi. Porté par les sondages qui le créditent de 13 % des intentions de vote, il fait jeu égal avec Marine Le Pen, la candidate du FN.

AFP - En progression dans les intentions de vote et revendiquant une victoire face au FN après les tueries de Toulouse et Montauban, Jean-Luc Mélenchon a réussi mardi une nouvelle démonstration de force en réunissant plusieurs milliers de personnes à Lille, dans la foulée de son meeting du 18 mars, place de la Bastille à Paris.

"La rivière est sortie de son lit et quoi qu'il arrive, elle n'y rentrera pas de si tôt", a lancé le candidat du Front de gauche devant une forêt de drapeaux rouges, d'où s'élevaient des "résistance, résistance".

15.000, puis 23.000 personnes: les organisateurs ont été saisis d'une ivresse des chiffres devant un Grand palais archi-comble, et à l'extérieur un boulevard bloqué par les supporteurs du Front de gauche n'ayant pu rentrer.

Au-delà de l'estimation de ses partisans, Jean-Luc Mélenchon a réussi d'ores et déjà son plus gros meeting de campagne, après les 120.000 personnes revendiquées par le FG place de la Bastille le 18 mars.

Autre victoire: crédité parfois de 13%, il est désormais au coude à coude dans les intentions de vote avec l'adversaire principale qu'il s'est choisie, Marine Le Pen.

"La bataille qui m'excite, c'est de sortir le Front national de la scène", a répété à la presse dans le train cet ex-ministre de Lionel Jospin. "Si je suis devant elle, on serait le premier pays d'Europe où l'on ferait reculer l'extrême droite".

A Lille, il s'est félicité d'avoir "fait dérailler le train de la dédiabolisation" du FN, en accusant Marine Le Pen d'avoir voulu récupérer les tueries de Mohamed Merah: "Nous avons été les meilleurs gardiens de la fraternité. La France a remporté une immense victoire: le tueur en série n'est arrivé à rien, et les chacals du Front national non plus".

"We are dangerous", a-t-il ironisé, dans une allusion aux propos de François Hollande qui s'était défendu d'être "dangereux" lors d'un déplacement à Londres.

"Je peux passer devant François Hollande. Il y a un mois, personne ne pensait que je pourrais passer devant tous les autres", avait déclaré à la presse le candidat dans le train pour Lille.

"Je peux aussi retourner à la case départ. C'est pour cela que je ne suis pas grisé", avait-il tempéré. "Si je commettais l'erreur d'entrer dans la danse du ventre et des places, à laquelle m'invitent les gens autour de François Hollande, je pense que la sanction serait immédiate et je trouverais cela normal".

A Lille, il a demandé "solennellement" au candidat PS "d'en finir avec cette manière qui consiste à se dire: puisque je suis devant, je fais ce que je veux".

Il a regretté par exemple que le PS n'ait toujours pas répondu à son appel d'évoquer le cas des circonscriptions où la gauche pourrait être éliminée dès le premier tour en cas de division.

Il a en revanche qualifié de "gros menteur" Jérôme Cahuzac, président PS de la commission des Finances de l'Assemblée, qui venait de parler d'un "accord" PS/PG pour que les amis de Mélenchon "aient quelques circonscriptions avec quelque espérance de gains".

"Ne commencez pas à nous chercher, soyez poli avec nous, soyez respectueux avec la masse du Front de gauche, elle n'est pas à vendre", a déclaré le candidat acclamé par la salle.

Fidèle à son caractère impétueux, l'eurodéputé élude les questions sur les nouveaux rapports de force qui pourraient se dessiner avec le PS après la présidentielle: "Nous sommes une force de conquête du pouvoir", proclame-t-il. "Vous imaginez le nombre de députés que l'on va avoir!". Quant à lui, il assure qu'il ne sera ni ministre, ni député.