Le 79e Salon international de l'automobile de Genève ouvrira ses portes, jeudi, dans un contexte économique délicat pour le secteur. Pour oublier la conjoncture, les constructeurs mettront en avant leurs initiatives environnementales.
Reuters - The show must go on" : A l'heure où le secteur automobile vit une crise violente, les constructeurs du monde entier devraient mettre en avant leurs initiatives environnementales à Genève lors du "79e salon de l'auto et des accessoires" et tenter d'oublier la conjoncture.
Alors que les volumes de ventes d'automobiles neuves en Europe ont beau se situer au plus bas depuis vingt ans, la législation sur les émissions de dioxyde de carbone continue de se durcir. Dans ce contexte, les constructeurs ont sollicité des aides publiques en échange de la poursuite de leurs investissements dans des produits permettant d'améliorer la "signature écologique."
Ce salon leur fournira l'occasion de présenter de nouveaux modèles hybrides et électriques, lesquels feront l'objet d'une exposition dans un "pavillon vert" dédié.
"Le 'vert' sera au centre de l'attention, une diversion bienvenue dans la crise financière", confirme Rebecca Wright, analyste auprès du bureau d'études Global Insight.
"Les constructeurs vont s'efforcer de faire bonne figure et déclarer que les affaires se poursuivent comme d'habitude", déclare de son côté Michael Tyndall, analyste chez Nomura.
"(Mais) certains réduisent leurs dépenses d'investissement et des programmes deviennent risqués. Les modèles qui seront exposés à Genève sont (en réalité) issus du développement mené ces dernières années, période qui a été très profitable pour le secteur", ajoute-t-il.
Du côté des véhicules haut de gamme, Mercedes, montrera au grand public l'un de ses derniers nés, le Classe E coupé, BMW sa berline Progressive Activity, Porsche son Cayenne Diesel. Nissan devrait également être très présent avec la marque "premium" Infiniti.
"La mode de la consommation de produits voyants (de luxe, ndlr) a beau être passée, je ne suis pas sûr que les constructeurs aient eu le temps de réagir", note Michael Tyndall. Selon lui, la problématique du crédit, dont dépendent beaucoup les constructeurs pour assurer leurs ventes, reste une préoccupation première.
Sur le segment des véhicules de plus petite taille, Renault mettra en exergue sa nouvelle Clio et Volkswagen la dernière version de sa Polo.
Blocages politiques
Les "concept cars" futuristes et les automobiles les plus respectueuses de l'environnement devraient néanmoins s'imposer comme les grandes vedettes de la manifestation. Le salon de Genève 2009 constitue le premier grand rendez-vous du secteur depuis que la Commission européenne a décidé début décembre de fixer à 130 grammes de CO2 par kilomètre les émissions des nouveaux véhicules à partir de 2015.
"Les gouvernements prêtent de l'argent mais veulent des contreparties sur des véhicules plus 'éco-efficaces.' C'est aussi un moyen de rendre la démarche acceptable par le contribuable", fait valoir Michael Tyndall.
Les dirigeants des grandes marques seront présents à Genève pour parler de leurs produits et rencontrer leurs clients. Un débat sur la consolidation devrait néanmoins émerger une nouvelle fois.
L'administrateur délégué de Fiat, Sergio Marchionne, a répété ces derniers mois que seuls six grands constructeurs mondiaux se disputeraient le marché automobile mondial en 2011 dont seulement deux en Europe.
Si des rapprochements sont effectivement attendus par les analystes et les professionnels dans les années à venir, nombre d'entre eux soulignent qu'une concentration sera ralentie par des blocages politiques et assortie de fortes exigences sur l'emploi.
En attendant, les ventes de voitures neuves restent mal orientées. En janvier, les immatriculations européennes ont plongé de 27% en rythme annuel, marquant leur neuvième recul mensuel d'affilée.