
La Britannique Judith Tebbutt, enlevée au Kenya en septembre 2011 et retenue en Somalie, a été libérée. Son mari, David Tebbutt, avait été tué alors qu'il tentait de résister à ses ravisseurs. L'enlèvement avait été attribué aux Shebab.
AFP - Le ministère britannique des Affaires étrangères a confirmé mercredi la libération de la Britannique Judith Tebbutt, enlevée au Kenya en septembre 2011 et retenue depuis en Somalie.
"Nous pouvons confirmer que Judith Tebbutt, qui était retenue en Somalie depuis septembre 2011, a été libérée. Notre priorité est de l'emmener dans un endroit sûr", a déclaré à l'AFP un porte-parole du ministère, corroborant une information donnée plus tôt par un chef coutumier somalien.
"Nous aurons plus d'informations sous peu", a-t-il ajouté, sans autre précision.
L'avion emmenant la Britannique a décollé d'Addado, a affirmé de son côté un habitant de cette localité du centre de la Somalie, contacté par l'AFP.
Dans un entretien diffusé mercredi par la chaîne britannique de télévision ITV mais réalisé peu avant sa libération, Judith Tebbutt, âgée de 57 ans, affirme être "en forme".
"Mon état est aussi bon qu'on peut l'expérer. Ma santé est bonne. Je dors très bien ici. J'ai été malade trois fois en sept mois. A chaque fois, j'ai eu des médicaments presqu'immédiatement et ça s'est résolu", explique la Britannique, filmée en plan serré sur son visage.
"Je suis vraiment contente d'être (bientôt) libérée, j'ai hâte de voir mon fils et ma famille et de rentrer à la maison. (...) Je n'ai absolument pas été torturée. En fait, les pirates qui me retiennent ont fait leur possible pour que je sois à l'aise", a-t-elle ajouté d'une voix assurée dans cette vidéo.
Judith Tebbutt avait été enlevée en septembre 2011 dans un village touristique de luxe du nord de la côte kényane, situé à une quarantaine de kilomètres au sud de la frontière somalienne et à une cinquantaine de kilomètres au nord de l'île kényane de Lamu.
Son mari David avait été tué alors qu'il tentait de résister à ses ravisseurs.
Le couple, les seuls occupants du complexe touristique au moment de l'opération, avait été attaqué dans son bungalow. Les ravisseurs n'avaient pas été clairement identifiés.
Trois autres Européennes avaient ensuite été enlevées en l'espace d'un mois au Kenya et emmenées en Somalie: une Française, Marie Dedieu, 66 ans, enlevée le 30 septembre à son domicile de l'île de Manda, en face de celle de Lamu, où elle était installée depuis une quinzaine d'années.
Elle est décédée en octobre aux mains de ses ravisseurs en Somalie.
Deux employées espagnoles de Médecins sans frontières (MSF) Montserrat Serra et Blanca Thiebaut ont à leur tour été enlevées le 13 octobre dernier par des hommes armés à Dadaab, plus grand complexe de camps de réfugiés du monde situé dans l'est du Kenya, où vivent plus de 450.000 personnes essentiellement des Somaliens.
Elle avaient ensuite été emmenées en Somalie où elles sont toujours détenues.
Ces enlèvements, attribués par Nairobi aux insurgés islamistes shebab, avaient déclenché une intervention de l'armée kényane, entrée en Somalie à la mi-octobre pour repousser les shebab loin de sa frontière.
La Somalie, privée d'Etat central depuis 1991, est livrée aux miliciens islamistes et aux gangs criminels notamment de pirates.