Presse française, Lundi 19 mars. Au menu de la presse française ce matin, le 50ème anniversaire des accords d’Evian, et le rassemblement du Front de Gauche, hier, place de la Bastille à Paris.
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On commence cette revue de presse française avec le Parisien, qui revient ce matin sur le 50ème anniversaire des accords d’Evian.
C’était le 18 mars 1962, la France mettait alors un terme à la guerre avec l’Algérie après 8 ans de conflit. Cet un événement qui n’a fait l’objet d’aucune commémoration ni dans un pays ni dans l’autre, note le Parisien, rappelle que l’Algérie préfère commémorer son indépendance du 5 juillet 1962. En France, le travail de deuil sur ce qu’on a longtemps appelé «les événements» d’Algérie est toujours en cours. Des deux côtés de la Méditerranée, les blessures ne sont pas tout à fait cicatrisées, et le Parisien a choisi de donner la parole à celles et ceux qui ont traversé ces événements: «50 ans après, ils se souviennent», comme Fatima Ouzegane, la moujahida, qui a risqué sa vie pour la Révolution, qui raconte que pour elle, en ce temps-là, «se battre était un devoir», et qui évoque aujourd’hui, sans violence, la prison et la torture: «je tombais dans les pommes tout de suite, je n’étais pas très utile !», plaisante-t-elle.
Un retour sur le passé à lire également du côté de l’Humanité, qui s’était engagé à l’époque contre ce que le journal qualifiait alors de «guerre colonialiste», et qui consacre aujourd’hui 4 pages à ces huit années de conflit qui lui ont valu procès, censure et autres saisies. L’Huma qui publie de nouveau ce matin certains articles publiés à l’époque, comme ce récit du 24 août 1955 de Robert Lambotte: «J’ai entendu des phrases impensables. J’ai entendu demander à des soldats, des policiers (français): «Où se trouve l’endroit où l’on tue des Algériens ?». Pas une fois cette question n’est restée sans réponse».
Libération de son côté est allé à la rencontre des Algérois pour les interroger sur la façon dont ils perçoivent ce passé, et leur rapport actuel à la France. Ce qu’ils disent de la guerre, et ce qu’ils disent du présent montre à quel point le passé ne passe pas. Parmi eux, Mohamed Badaoui, 51 ans, qui explique qu’il ne parle «que français à la maison»: «La France a certes ouvert ses archives à l’occasion du cinquantenaire des accords d’Evian, mais elle a oublié l’essentiel, dit-il, ouvrir son cœur. La France, vue d’ici, est pour moi un cœur sec».
Et puis les journaux français reviennent largement ce matin sur le rassemblement organisé hier par le Front de gauche à Paris, place de la Bastille. Des dizaines de milliers de personnes se sont déplacées pour écouter Jean-Luc Mélenchon appeler à «l’insurrection citoyenne». : «le plus gros rassemblement d’une force politique depuis le début de la campagne», d’après l’Humanité.
L’Huma qui évoque ce matin le «pari gagné» de Jean-Luc Mélenchon, tout comme Libération, pour qui le patron du Front de gauche a réussi à «se faire sa place», avec toutefois un petit bémol: «Jean-Luc Mélenchon n’a pas profité de sa tribune géante pour convaincre qu’il disposait d’un programme contre la crise». Jean-Luc Mélenchon «aura-t-il convaincu ceux que le manque d’audace de Hollande désespère? Ou, au contraire, conforté ceux qui restent sensibles aux sirènes du vote utile?».
Pour le Figaro, en tout cas, la messe est dite : Mélenchon vient surtout « bousculer Hollande sur sa gauche. Mélenchon, Hollande, «le fou et le flou» écrit ce matin le Figaro.
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