Au moins quatre personnes, dont trois enfants, ont été tuées dans une fusillade devant un collège juif de Toulouse et plusieurs autres ont été blessées. Le président Sarkozy, arrivé sur place, a qualifié la tuerie de "tragédie nationale".
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Un homme a ouvert le feu lundi 19 mars, vers 8 heures, devant une école juive de Toulouse avant de s'enfuir sur un deux-roues. Un professeur et trois enfants ont été tués, un adolescent grièvement blessé.
Le président Nicolas Sarkozy, arrivé sur les lieux en fin de matinée, a demandé que soit respectée une minute de silence dans toutes les écoles de France, mardi à 11 heures. "Que celui qui a fait cela sache que tout, absolument tout, sera mis en œuvre pour le retrouver et pour qu'il ait à rendre des comptes" a déclaré le chef de l'État accompagné du ministre de l’éducation Luc Châtel. Le candidat socialiste à l’élection présidentielle française, François Hollande, a également fait part de son intention de venir à Toulouse en "solidarité" avec les victimes. Le ministre de l’Intérieur, Claude Guéant, en visite à Mulhouse, est également attendu.
"Meurtri dans [son] corps et dans [son] âme", le Grand Rabbin de France Gilles Bernheim, en route pour Toulouse, s’est dit "horrifié" et "bouleversé" par la fusillade. Selon le président de l'Union des étudiants juifs de France (UEJF), Jonathan Hayoun,"la libération de la parole antisémite et raciste crée aujourd'hui un climat d'insécurité pour les juifs en France". Il a appelé les pouvoirs publics à "renforcer la sécurité des écoles et synagogues juives".
Un quartier résidentiel
Le collège-lycée Ozar Hatorah est un établissement sans histoires situé dans le quartier résidentiel de la Roseraie de Toulouse. D’après des témoins, un homme sur un deux-roues, vêtu de noir, a ouvert le feu sur un petit groupe de badauds massés devant un point de ramassage scolaire informel de l’école juive Gan Rachi. Les blessés ont rapidement été transportés à l’hôpital de Toulouse et la rue du quartier a été bouclée par un important service de sécurité. Tous les autres les enfants se sont retrouvés dans l'école confessionnelle, où une cellule d'assistance psychologique a été dépêchée sur place. Pierre-Henry Brandet, porte-parole du ministère de l'Intérieur, a demandé aux "préfectures de toute la France, particulièrement dans le Sud-Ouest, de renforcer la surveillance et la vigilance autour des lieux d'enseignement israélites".
Gérard Naon, vice–président du CRIF Midi-Pyrénées, qui a pu se rendre sur place, a déclaré à FRANCE 24 avoir constaté "un spectacle de désolation, comme on peut difficilement l’imaginer. Des corps par terre, dans une marre de sang, absolument insoutenable".
Dimanche 11 mars, deux militaires en uniforme tombaient sous les balles d’un individu armé, casqué, et sur son deux-roues, en plein centre-ville de Montauban. Quatre jours plus tôt, un soldat était tué avec le même mode opératoire. Suite à ces deux tueries, le président Nicolas Sarkozy a déclaré "nous sommes interpellés par les similitudes du mode opératoire, mais il faut attendre les résultats de l'enquête judiciaire" entre la fusillade de cet établissement juif et les récentes attaques visant des militaires à Toulouse et Montauban. On affirme d’ores et déjà que l’arme de poing utilisée entre toutes ces attaques pourrait être la même. Bien que de nombreux enquêteurs aient été mobilisés pour retrouver l'auteur de ces trois fusillades, il est encore trop tôt pour connaître l’identité et la motivation du tueur. Le ministre de la Défense, Gérard Longuet avance qu’il pourrait s’agir de l’action d’un homme isolé. Mais pourquoi s’en être pris à des militaires s’il s’agit d’un criminel antisémite ? La piste d’un déséquilibré est pour l’heure l’explication la plus probable.
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