
Action individuelle ou collective, aucune hypothèse n'est écartée dans l'enquête du meurtre jeudi de deux soldats à Montauban. Des dizaines d'enquêteurs sont mobilisés et des mesures de vigilance ont été demandées aux militaires.
REUTERS - Des dizaines d'enquêteurs sont mobilisés pour tenter d'élucider le meurtre
jeudi de deux militaires français tués froidement et à bout portant devant un centre commercial de Montauban (Tarn-et-Garonne) par un tireur qui a pris la fuite en scooter.
Un troisième soldat, grièvement blessé, a été hospitalisé et son pronostic vital est engagé.
Un autre militaire avait déjà été victime, dimanche dernier, d'un tireur circulant en deux roues, utilisant également une arme de calibre 11.43 ou 11.45, mais les enquêteurs disent ne pas établir de lien pour le moment entre les deux fusillades.
Selon une source policière, l'arme utilisée à Montauban est la même que celle qui a servi à Toulouse.
L'entourage du ministre de l'Intérieur, Claude Guéant, précise cependant qu'il s'agit du même calibre mais qu'il n'est pas encore établi qu'il s'agisse de la même arme.
Le directeur central de la police judiciaire, Christian Lothion, s'est rendu sur place dès jeudi soir avec une dizaine d'enquêteurs, dont certains de la sous-direction antiterroriste
(SDAT).
A la suite des fusillades de Montauban et de Toulouse, "des mesures de vigilances ont été rappelées aux militaires" de la région, a indiqué le service de presse des armées.
"Il ne s'agit en aucun cas de mesures de casernement. Mais il a été préconisé d'éviter de se promener en ville en tenue à l'ensemble des soldats" stationnés dans le Tarn-et-Garonne et en Haute-Garonne, a dit un porte-parole.
Le ministre de la Défense, Gérard Longuet, a affirmé jeudi soir sur place que, pour le moment, "rien ne permet d'écarter telle ou telle l'hypothèse", d'un geste individuel à une action collective.
LE SOLDAT DE TOULOUSE AVAIT PASSÉ UNE ANNONCE
"Les motifs peuvent être extrêmement différents, depuis la démarche individuelle, jusqu'à quelque chose de collectif. Nous n'en savons rien", a-t-il dit aux journalistes.
Interrogé sur les similitudes entre le double meurtre de Montauban et celui d'un militaire du régiment de logistique parachutiste de Francazal, près de Toulouse, il a répondu : "A
Toulouse, le garçon qui a été tué était en civil et rien n'indiquait qu'il fut un parachutiste".
Ce dernier venait de publier une annonce pour vendre sa moto, annonce dans laquelle il précisait être militaire.
Des témoins ont indiqué que le tireur avait guetté les militaires de Montauban avant d'ouvrir le feu au moment où ils retiraient de l'argent à un distributeur de billets.
Les enquêteurs sur place ont retrouvé sur les lieux une quinzaine de douilles de pistolet 11-43, a indiqué un membre du cabinet du maire de Montauban qui s'est rendu sur place.
"Apparemment le tireur les attendait. Il y a eu deux séries de tirs, une de loin au cours de laquelle les deux premiers militaires sont tombés et une deuxième de près pour la personne blessée", a dit à Reuters un membre du cabinet.
Brigitte Barèges, députée-maire de Montauban, s'est dite "bouleversée et scandalisée par cet acte sauvage et cynique".
"Ils ont été achevés à bout portant de plusieurs balles dans la tête", a-t-elle précisé dans un communiqué.