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Mahmoud Ahmadinejad défend son bilan devant le nouveau Parlement

Pour la première fois depuis la Révolution islamique de 1979, un président iranien a dû s'expliquer devant le Parlement sur ses décisions économiques et politiques, alors que le pays est soumis à des pressions internationales.

AFP - Le président iranien Mahmoud Ahmadinejad a défendu mercredi, quelquefois avec moquerie, son bilan politique et économique lors d'une séance sans précédent de questions-réponses au parlement.

C'est la première fois depuis la Révolution islamique de 1979 qu'un président se présente devant le parlement pour répondre à des questions, mais le règlement de cette instance ne prévoit aucune suite.

"Les questions que vous m'avez posées n'étaient pas très difficiles (...) Si vous m'aviez demandé, j'aurai posé des questions plus compliquées. J'ai répondu à toutes vos questions, si vous me donnez moins de 20/20, c'est de l'injustice", a déclaré M. Ahmadinejad avec moquerie.

Quelque 79 députés avaient signé une lettre pour poser 10 questions à caractère politique et économique, accusant le président de ne pas respecter les lois.

Les députés disposaient de 15 minutes pour poser leurs questions et le président d'une heure pour y répondre, sans qu'il y ait un vote de confiance ou de défiance.

Les questions étaient centrées sur les problèmes économiques, la loyauté du président à l'égard du guide suprême, l'ayatollah Ali Khamenei, ou encore la position jugée trop libérale du président sur le voile islamique.

"Les pires restrictions ont été imposées au gouvernement (comme) les sanctions économiques, la crise mondiale. Or, tout le monde, ami et ennemis du gouvernement, a reconnu que nous avons parfaitement agi", a dit le président, notamment en référence aux sanctions économiques occidentales contre l'Iran en raison de son programme nucléaire controversé.

Il a également affirmé que l'inflation, officiellement de 21% mais qui est en réalité plus de 30%, ou encore la chute de près de 55% de la valeur la monnaie nationale, le rial, face au dollar depuis un an, n'étaient pas dû à la politique économique du gouvernement.

Questionné sur la crise provoquée au début de l'année dernière par son refus d'aller à la présidence pendant 11 jours après que l'ayatollah Khamenei eut refusé d'avaliser sa décision d'écarter le ministre des Renseignements, M. Ahmadinejad a souligné sa fidélité au guide suprême.

"Toute ma vie montre que j'ai toujours défendu" le guide, a-t-il dit.

Accusé par les députés d'être trop libéral à propos du voile islamique, il a dénoncé ceux qui veulent faire respecter le port du voile par la force.

"On ne peut faire un travail culturel avec des arrestations (...) Il faut cesser de harceler les jeunes filles (...) Ce sont nos enfants, il faut les respecter", a-t-il dit.

Selon les résultats du premier tour des législatives tenu le 2 mars, le nouveau Parlement restera, comme le précédent, largement dominé par les conservateurs se réclamant du guide suprême face à une opposition réformatrice réduite à une vingtaine de sièges sur 290.

Soixante-neuf des 79 signataires des questions n'ont pas été réélus ou ne se sont pas présentés.

Le président Ahmadinejad achèvera son mandat en 2013 et ne pourra plus, selon la constitution, se représenter.