Les États-Unis ont affirmé lundi que leurs objectifs stratégiques en Afghanistan ne changeraient pas après le massacre de 16 civils afghans abattus par un soldat américain dans la province de Kandahar, dimanche.
AFP - Les Etats-Unis ont assuré lundi que leur stratégie en Afghanistan ne changerait pas après le massacre ce week-end de 16 civils par un soldat américain dans le pays, et promis que justice serait faite concernant cet acte "abominable".
"Nos objectifs stratégiques n'ont pas changé et ils ne changeront pas", a déclaré le porte-parole de la Maison Blanche Jay Carney, précisant que Washington entendait vaincre Al-Qaïda et entraîner les Afghans pour qu'ils assurent leur propre sécurité.
"C'est un moment difficile, c'est évident", a reconnu M. Carney, la tuerie perpétrée dimanche intervenant quelques semaines seulement après l'incinération de Corans par des soldats américains, un acte ayant déclenché une vague de manifestations anti-américaines violentes (près de 40 morts) dans le pays.
"Mais je ne crois pas que cet incident va changer le calendrier de notre stratégie, qui a été conçue et mise en place pour permettre le retrait des troupes américaines (d'ici fin 2014, ndlr) et transférer la sécurité aux Afghans", a ajouté M. Carney.
"Les discussions sur le rythme de ce retrait sont en cours et le sujet sera certainement abordé par les chefs d'Etat lors de la réunion de l'Otan à Chicago en mai", a expliqué le porte-parole.
Dimanche avant l'aube, un soldat du contingent américain de la force internationale de l'Otan a quitté sa base de la province de Kandahar lourdement armé et a abattu les occupants de trois maisons de villages alentours, dont neuf enfants et trois femmes, avant de brûler leurs corps.
"Je suis choquée et attristée par le meurtre de villageois innocents en Afghanistan", a réagi lundi la secrétaire d'Etat américaine Hillary Clinton lors d'une conférence de presse à New York en marge d'une réunion à l'ONU consacrée au Printemps arabe.
"Je ne peux même pas imaginer l'impact de cette attaque sur les familles, la perte d'un enfant", a-t-elle dit. "Mais cet incident terrible ne change pas notre dévouement à protéger le peuple afghan et à faire tout ce que nous pouvons pour construire un Afghanistan stable".
Cet acte "abominable (...) ne reflète pas ce que nous sommes", a insisté la chef de la diplomatie américaine, assurant que les Etats-Unis étaient "déterminés à voir ceux qui en sont responsables rendre des comptes".
Le porte-parole de la Maison Blanche a promis à ce sujet que les Etats-Unis coopéreraient avec les autorités afghanes pour "enquêter sur cet incident tragique et faire en sorte que justice soit rendue".
Un porte-parole du département d'Etat, Mark Toner, a indiqué que les Etats-Unis restaient "préoccupés" par la possibilité que la tuerie déclenche un mouvement de protestation semblable à celui qui avait succédé à l'incinération des Corans. "Il va sans dire qu'il s'agit d'une nouvelle difficulté dans notre relation", a-t-il indiqué. "Ceci dit, il s'agit d'un incident isolé".
Interrogé sur l'impact que pourrait avoir cette tuerie sur les relations entre Kaboul et Washington, le porte-parole a répondu qu'il fallait envisager "la relation dans son ensemble". "Quand on la regarde dans sa globalité", a-t-il poursuivi, "on constate que nous progressons (...), et ce travail n'est pas prêt de s'arrêter".