Depuis vendredi, la bande de Gaza connaît une flambée de violences. Les raids aériens israéliens ont tué au moins 17 Palestiniens alors que des dizaines de roquettes ont été tirées contre l'État hébreu depuis le territoire palestinien.
AFP - La confrontation entre des groupes armés palestiniens de Gaza et l'armée israélienne a provoqué dimanche la mort d'un jeune Palestinien et de nouveaux tirs de roquettes sur Israël, en dépit des efforts pour réinstaurer une trêve.
Un raid israélien dimanche sur le nord de la bande de Gaza a fait un mort, un écolier de 12 ans, ce qui porte à 17 le nombre de tués dans des frappes israéliennes depuis 48 heures à Gaza, selon des sources médicales locales.
"Un raid israélien à l'est du camp de réfugiés de Jabaliya a tué un Palestinien de douze ans, Ayoub Asaliya, et a blessé son frère Waafi, âgé de sept ans, alors qu'ils se rendaient à l'école", ont indiqué des sources médicales à l'AFP.
"L'armée de l'air israélienne a pris pour cible deux sites de lancement de roquettes, dans le nord de la bande de Gaza, utilisés par les organisations terroristes pour lancer des roquettes à longue portée --supérieure à 40 kilomètres-- contre Israël", a confirmé l'armée dans un communiqué.
Un porte-parole du Premier ministre Benjamin Netanyahu a précisé qu'il s'agissait de missiles "Fajar", de conception iranienne, pouvant atteindre Tel-Aviv.
Lors d'un deuxième raid aérien dans la matinée de dimanche, un Palestinien a été blessé à l'est de la ville de Gaza, selon le porte-parole des services d'urgence de Gaza, Adham Abou Selmiya.
La mort vendredi de Zouheir al-Qaïssi, le chef des Comités de résistance populaire (CRP), un groupe radical basé à Gaza, visé par un raid israélien, a déclenché un nouveau cycle de violences entre Israël et des organisations qui prônent la lutte armée.
Au total, 17 Palestiniens ont été tués, dont 15 combattants, et 30 autres blessés, dont six grièvement, depuis vendredi après-midi.
Plus d'une centaine de roquettes et obus "de toutes sortes" se sont abattus en 48 heures sur le territoire israélien, dont 28 ont été interceptés par le système de défense anti-roquettes Iron Dome, selon l'armée israélienne.
La police a fait état de huit projectiles tirés dimanche.
Par précaution, les autorités ont demandé à la population du sud d'Israël de rester à proximité des abris et tous les établissements scolaires de la région étaient fermés dimanche.
En réaction à cette nouvelle flambée de violence, la plus meurtrière depuis août 2011, des contacts ont été pris samedi entre le mouvement Hamas, au pouvoir à Gaza, et l'Egypte afin de réinstaurer une trêve tacite avec Israël.
"Nous souhaitons vraiment mettre fin à l'agression (israélienne) dans la bande de Gaza et les contacts que nous avons noués avec l'Egypte vont dans cette direction", a déclaré à l'AFP un porte-parole du Hamas à Gaza, Taher el-Nounou.
De son côté, le ministre israélien de la Défense, Ehud Barak a estimé que les violences pourraient encore "durer au moins un ou deux jours".
Le ministre de l'Environnement Gilad Erdan a semblé exclure une opération militaire terrestre à Gaza, jugeant qu'"elle ne doit être utilisée qu'en dernier ressort".
Selon des analystes israéliens, l'armée israélienne avait prévu et anticipé le regain de violences à la suite de l'élimination du chef des CRP. Cette opération confirme un retour à la pratique des assassinats ciblés, estiment-ils.
Israël a accusé les CRP d'avoir préparé une "attaque terroriste" qui devait avoir lieu via le Sinaï (en Egypte), sur le modèle de celle perpétrée l'été dernier.
Le 18 août, des hommes armés avaient franchi la frontière israélo-égyptienne et mené des attaques dans le désert israélien du Néguev. Huit Israéliens avaient été tués et l'Etat hébreu avait imputé ces attaques aux CRP qui avaient démenti.