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L'armée syrienne pilonne Rastane, ville voisine de Homs

Rastane (centre) est le théâtre de violents bombardements des forces armées syriennes. Dans la ville voisine de Homs, l'aide humanitaire ne peut toujours pas pénétrer dans le quartier rebelle de Baba Amr.

AFP - Au moins sept civils, dont quatre enfants, ont péri dimanche dans le bombardement de la ville rebelle de Rastane, dans la province de Homs (centre), a rapporté une ONG syrienne.

Parmi les victimes figurent six membres d'une même famille tués lorsqu'une roquette s'est abattue sur leur maison dans cette ville située sur la route reliant Damas au nord du pays et tenue depuis le 5 février par les rebelles, selon l'Observatoire syrien des droits de l'Homme (OSDH).

"Depuis l'aube, des positions de groupes de déserteurs dans le nord de la ville de Rastane subissent de violents bombardements", a déclaré à l'AFP Rami Abdel Rahmane, président de l'OSDH.

Selon lui, Rastane a été déclarée "ville libre" par les déserteurs le 5 février.

Plusieurs obus sont tombés également sur des villages dans les environs de la ville de Qousseir (15 km de Homs) où des perquisitions sont menées à la recherche de déserteurs, selon lui.

Avec la reprise jeudi du quartier rebelle de Baba Amr à Homs, de nombreux militants s'attendent à ce que l'armée concentre désormais son offensive sur Rastane et Qousseir.

"Il s'agit des deux villes qui concentrent le plus de rebelles dans le centre de la Syrie et on s'attend à ce que ça soit la prochaine étape dans l'attaque du régime contre les déserteurs", a indiqué M. Abdel Rahmane.

Rastane est la ville natale de Moustapha Tlass, ancien ministre de la Défense (1972-2004), un fidèle du président Hafez al-Assad, père de l'actuel chef de l'Etat contesté Bachar al-Assad, et l'un des rares sunnites ayant pris part au pouvoir en Syrie, contrôlé par la minorité alaouite (branche du chiisme).

Par ailleurs, dans la province de Deraa (sud), berceau de la contestation, les forces gouvernementales se sont déployées dans la localité de Mleiha al-Gharbia, tirant à la mitrailleuse lourde lors de combats avec des déserteurs, a indiqué M. Abdel Rahmane ajoutant qu'un officier des renseignements avait été pris en otage.

"Les communications ont été coupées et des dizaines de personnes ont été arrêtées dans cette localité", au nord-est de la ville de Deraa.

Trois autres civils et un soldat ont par ailleurs été tués dimanche à Hama (centre), Deir Ezzor (est) et Idleb (nord-ouest), selon l'OSDH.

A Alep (nord), deuxième ville de Syrie, un garçon de 10 ans a été tué par l'explosion d'une bombe placée devant une école dans le quartier de Boustane al-Bacha.

Les forces de l'ordre ont par ailleurs dispersé à coups de grenades lacrymogènes une manifestation d'étudiants à la faculté d'Agriculture de l'Université d'Alep, fortement mobilisée depuis des semaines.

Samedi, 44 personnes, dont 26 civils, ont été tuées par les violences à travers la Syrie, selon l'OSDH.

La révolte déclenchée depuis près d'un an contre le régime de Bachar al-Assad devient de plus en plus militarisée, alors que les violences ont fait plus de 7.500 morts, selon l'ONU.