
Au moins cinq hommes ont péri lors de rassemblements anti-américains qui embrasent l'Afghanistan. Les manifestants protestent contre l'incinération des corans, mardi, dans une base militaire américaine.
AFP - Au moins cinq hommes, quatre civils et un soldat afghan ont été tués vendredi à Baghlan (nord-est) et Herat (ouest) lors de manifestations anti-américaines contre l'incinération de Corans dans une base militaire américaine mardi, ont indiqué des responsables provinciaux.
Au moins cinq manifestants sont morts et une trentaine ont été blessés par balle mercredi dans les émeutes antiaméricaines en Afghanistan après que des exemplaires du Coran eurent été brûlés la veille dans une base militaire américaine, ont indiqué les autorités locales et médicales.
Outre une victime à Jalalabad (est), un manifestant a perdu la vie à Kaboul, a-t-on appris auprès du ministère de la Santé. Trois autres ont été tués dans la province de Parwan, au nord de Kaboul, selon un porte-parole des autorités locales.
Ces cinq décès portent à 20 morts le bilan des quatre premiers jours de manifestation, dont deux soldats américains, d'après un comptage de l'AFP. Il y a aussi des dizaines de blessés.
Un soldat afghan et un manifestant sont morts vendredi au moment où des protestataires essayaient de marcher sur le consulat des Etats-Unis de Herat, a-t-on appris auprès d'un porte-parole de la province de Herat, Moheedin Noori. Mais selon une source sécuritaire, les deux personnes mortes près du consulat sont des civils.
"Cela a été très violent près du consulat américain. Il y a eu des affrontements. Certains protestataires ont essayé de saisir les armes de policiers. Il y a eu des tirs. Deux manifestants ont été tués", a indiqué cette source sécuritaire de haut rang à l'AFP.
Deux autres protestataires sont morts dans le district d'Adraskan, près d'Herat, l'une des plus grandes villes d'Afghanistan, habituellement bien plus calme que la plupart des autres villes et provinces du pays.
Un autre est décédé en essayant de s'introduire dans un camp de l'Equipe de reconstruction provinciale, une unité composée de civils et de militaires, souvent étrangers, dans la province de Baghlan (nord-est).
Des photographes de l'AFP ont aussi vu deux corps lors d'émeutes à Kaboul, l'un d'entre eux qualifié de "mort" par les personnes qui le transportaient et l'autre, demeuré très longtemps immobile par terre, blessé par balle à la tête. Les autorités ne font toutefois état que de trois blessés dans la capitale.
Dans la nuit de lundi à mardi, des exemplaires du Coran, confisqués à des détenus de la prison de la base américaine de Bagram, à 60 km au nord-est de Kaboul, ont été incinérés parce que, selon des responsables à Washington, ils servaient à faire passer des messages entre prisonniers.
Malgré des excuses des plus hautes autorités de la coalition et des Etats-Unis, dont le président Barack Obama, et des appels au calme des autorités afghanes et de l'Otan, l'Afghanistan a connu une nouvelle poussée de violences vendredi, jour de prière et de prêche dans les mosquées.