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Le Conseil constitutionnel doit se prononcer sur l'anonymat des parrainages

Les Sages doivent rendre, ce mardi, leur décision sur la règle française imposant de rendre publics les 500 parrainages d'élus nécessaires pour concourir à la présidentielle. Marine le Pen plaide pour l'anonymat des "parrains".

REUTERS - Le Front national, dont la candidate à l’élection présidentielle affirme disposer actuellement de quelque 400 promesses de signatures sur les 500 requises, a plaidé jeudi devant le Conseil constitutionnel pour l’anonymat des « parrains ».

Les « Sages » publieront leur décision mardi prochain à partir de 17H00, a annoncé le président du Conseil, Jean-Louis Debré, à l’issue d’une audience publique à laquelle Marine Le Pen a assisté aux côtés de Christine Boutin (Parti chrétien-démocrate) et de l’écologiste indépendante Corinne Lepage (Cap 21).

L’obligation de recueillir 500 signatures d’élus pour concourir à la présidentielle est régulièrement contestée par le Front national et des petits partis qui peinent à les obtenir.

« Si je saisis le Conseil constitutionnel, ce n’est pas pour défendre Marine Le Pen, c’est pour défendre la démocratie française, pour défendre les millions de Français dont je considère qu’ils ont le droit de pouvoir voter pour qui bon leur semble et non pas pour les candidats que l’UMP et le PS auraient choisi pour eux », a dit Marine Le Pen, à la sortie de l’audience où elle était défendue par le numéro 2 du FN, Louis Aliot.

Devant les neuf membres du Conseil, ce dernier s’est élevé contre la « menace » et la « pression politique » que fait peser selon lui la publication des noms des parrains.

Minorités

« Si des pressions sont révélées, et elles le sont, si des manipulations sont révélées, et elles l’ont été, alors il n’y a aucune transparence possible et ce principe destiné à l’information des citoyens se révèle être un puissant instrument de pression et de chantage incompatible avec les fondements de notre démocratie », a-t-il ajouté avant de demander aux « Sages » de déclarer cette mesure inconstitutionnelle.

Marine Le Pen, qui a indiqué jeudi avoir « un peu plus de 400 parrainages », affirme que des élus subissent des pressions pour ne pas lui accorder leur signature.

« Il y a la gênante, c’est moi, celle qui risque d’être au second tour et qu’on cherche à empêcher, carrément, d’être candidate », a-t-elle dit au micro de France Info.

Christine Boutin, qui a rallié lundi la candidature de Nicolas Sarkozy, a proposé que le parrainage s’élargisse aux conseillers municipaux afin de permettre aux minorités de s’exprimer.

L’avocat de Corinne Lepage a demandé pour sa part l’abrogation de la modification de la loi qui supprime l’anonymat sur les parrainages.

Le Conseil constitutionnel avait indiqué début février qu’il rendrait sa décision avant le 22 février afin de fixer la règle avant le 16 mars, date limite de dépôt des parrainages.
Selon la loi du 18 juin 1976, seuls les candidats ayant recueillis le parrainage d’au moins 500 élus d’au moins 30 départements au moins peuvent se présenter à l’élection présidentielle. Le nom des élus sont rendus publics huit jours avant le premier tour de l’élection présidentielle.