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"20h07: oui, je suis candidat"

Presse française, Jeudi 16 février. Au menu de la presse française ce matin, l’annonce de la candidature de Nicolas Sarkozy, qui a déclaré qu’il se représentait «par devoir». Une annonce saluée par la presse de droite, critiquée à gauche, et qui marque le vrai lancement de la campagne.

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Le Parisien avait l’œil sur la tocante hier soir. Il était très précisément 20h07 quand Nicolas Sarkozy a déclaré: «Oui, je suis candidat». Nicolas Sarkozy candidat par «devoir» et malgré l’adversité, c’est à voir pour commencer avec ce dessin du Parisien où on le voit s’adresser à une foule dubitative: «moi, c’est pas un parterre glacé qui va me faire renoncer».
Evidemment ce matin, la question c’est: est-ce-que Nicolas Sarkozy a été bon? D’après Jacques Séguéla, l’homme à la Rolex qui a inventé en d’autres temps le slogan «la force tranquille», Nicolas Sarkozy a réussi hier soir son «basculement d’image», même s’il estime que le slogan «La France forte», c’est un peu «le retour à la réclame».
Pas d’accord avec cette analyse, le sémiologue François Jost, qui a trouvé Nicolas Sarkozy «plutôt moins bon que d’habitude», et estime que «l’appel au peuple» lancé hier soir relève du «discours typiquement populiste».

Rupture ou pas rupture, en tout cas du côté du Figaro, la messe est dite: oui, Nicolas Sarkozy va engager s’il est élu «des réformes pour une France forte». Certes, «tout n’a pas été fait au cours du quinquennat, loin s’en faut», mais d’après le journal, il est temps désormais d’aller «au-delà de ce qu’il avait imaginé en 2007». Nicolas Sarkozy aurait bien l’intention de «mettre sur la table» «tout ce dont François Hollande ne parle pas». Le Figaro qui en conclut qu’ «ouvrir les yeux sur la réalité ou détourner le regard», c’est finalement «tout l’enjeu de cette présidentielle».

La gauche, elle, n’a pas été convaincue par son appel au «peuple» d’hier soir. C’est à la Une de Libération, qui voit dans le «recours au référendum» un appel appuyé en direction de ce qu’on appelle la France du «non», et une stratégie que le président pourrait utiliser à chaque fois qu’un blocage menacera un projet de réforme.
Libé voit dans ce projet une «ficelle» «un peu trop grosse» et ironise sur le fait que le président dit hier sa «hâte de retrouver les Français» : «il saura le 22  avril si les Français ont hâte,eux, de le retrouver».

La candidature de Nicolas Sarkozy est scrutée également avec attention par la presse étrangère, et notamment par les journaux britanniques. Le très conservateur Times se livre ce matin à une vrai déclaration d’amour: «french toast», un jeu de mots assez intraduisible, qui signifie à la fois «pain perdu» et «être perdu».
The Times explique que les Français ont peut-être une dent contre Nicolas Sarkozy mais qu’il a fait mieux que tous ses prédécesseurs réunis, notamment en matière de politique étrangère: «il va nous manquer», écrit le journal. «Le soap opera élyséen a été passionnant, mais le quinquennat qui s’achève est bien plus que cela... Nicolas Sarkozy a été un dirigeant de taille, à la fois pour la France et pour le reste du monde».

Si The Times est enthousiaste, The Daily Mail est en revanche nettement plus sceptique. Un scepticisme doublé d’une certaine condescendance, puisque le journal met sur le même plan Nicolas Sarkozy, la proposition du député Yves Jégo de créer un parc à thème dédié à Napoléon, et «les grandes illusions européenne de la nation de deuxième rang» que serait devenue la France.

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