Un incendie s'est déclenché mercredi dans une prison de la ville de Comayagua, dans le centre du Honduras, faisant au moins 350 morts et des dizaines d'autres blessés, selon le chef de l'administration pénitentiaire hondurienne.
REUTERS - Un incendie a fait 359 morts au Honduras dans la nuit de mardi à mercredi dans la prison de Comayagua, ville située à 75 km au nord-ouest de la capitale, Tegucigalpa, rapporte le ministère de la Justice.
Les victimes sont pour la plupart des détenus pris au piège dans leurs cellules.
Des coups de feu ont été entendus dans la prison au moment où l'incendie a éclaté, ce qui a retardé l'intervention des secours, a dit un porte-parole des pompiers.
Le directeur de la prison, Daniel Orellana, a toutefois démenti qu'il y ait eu une mutinerie dans l'établissement.
"Nous avons deux hypothèses: l'une, c'est qu'un prisonnier aurait mis le feu à un matelas, l'autre, c'est qu'il s'agirait d'un court-circuit électrique", a-t-il déclaré.
La directrice des services de médecine légale a indiqué que l'une des victimes était une femme qui était restée passer la nuit sur place et que tous les autres étaient des détenus. Elle a toutefois souligné que certaines victimes présumées mortes s'étaient peut-être échappées.
"On entendait les gens hurler, on a dû défoncer le toit pour pouvoir sortir", a raconté un détenu.
PRISONS SURPEUPLEES
Mercredi matin, des proches des prisonniers, surtout des femmes, se sont rassemblés devant l'établissement pour tenter d'avoir des nouvelles. Certains ont lancé des pierres sur les policiers qui ont tiré en l'air et utilisé des gaz lacrymogènes pour les repousser.
Le chef de la police, Hector Mejia, a lu devant la prison les noms de 457 rescapés mais cela n'a pas fait baisser la tension.
En mai 2004, un incendie dans la prison de San Pedro Sula, dans le nord-ouest du pays, avait fait 104 morts.
En 2003, un incendie s'était déclaré à la suite d'une mutinerie dans une autre prison du nord du pays, faisant 68 morts.
Le Honduras a le taux de criminalité le plus élevé au monde, selon les Nations unies, et les prisons du pays, surpeuplées, sont le théâtre de fréquents affrontements entre bandes rivales.
Les prisons honduriennes comptent 12.500 détenus pour une capacité de seulement 6.000.
Les bandes rivales, connues sous le nom de "maras", sont apparues aux Etats-Unis avant de se répandre en Amérique centrale. Reconnaissables à leurs tatouages distinctifs, leurs membres s'adonnent au trafic de drogue, aux vols à main armée et au chantage à la protection.
La prison de Comayagua abritait plus de 850 détenus, bien au-dessus de sa capacité d'accueil, qui est de 500 personnes. Cette situation est commune à de nombreux établissements pénitentiaires dans le pays, comme ailleurs en Amérique latine.
Début janvier, des affrontements entre bandes rivales ont fait 31 morts dans une prison du nord du Mexique, à Altamira, dans l'Etat de Tamaulipas.