Le président sortant Nicolas Sarkozy doit officialiser ce mercredi son entrée en lice dans la course à la magistrature suprême. Pour le candidat socialiste François Hollande, cette déclaration reste un "non-événement".
AFP - Président en campagne depuis des semaines, Nicolas Sarkozy annonce mercredi, à 67 jours du premier tour, son entrée très attendue dans la course à l'Elysée face à son rival socialiste François Hollande, qui tient à Rouen sa deuxième grande réunion publique nationale.
Dans la foulée, il doit faire sa première sortie de prétendant dès jeudi à Annecy (Haute-Savoie), le fief du président de l'Assemblée nationale Bernard Accoyer, où une réunion publique est programmée à 17H30, avant le grand meeting d'ores et déjà programmé dimanche après-midi à Marseille.
itDepuis des semaines déjà, la décision de Nicolas Sarkozy ne tenait plus que du secret de Polichinelle. A chacune de ses sorties publiques, le président presque candidat tombait à bras raccourcis sur son rival du PS et, en petit comité, retenait de plus en plus mal son envie d'en découdre. "J'ai un rendez-vous avec les Français, je ne me déroberai pas et franchement, ça approche", avait-il confié à la télévision le 29 janvier.
Pressé par un entourage de plus en plus inquiet de la large avance prise par François Hollande dans les sondages, le chef de l'Etat a été contraint d'accélérer son entrée en campagne et d'abandonner la posture de "président courage" face à la crise qu'il comptait prolonger jusqu'en mars.
L'UMP espère désormais de l'entrée en campagne de son champion un électrochoc dans l'électorat, qui continue d'accorder très largement sa préférence à François Hollande.
Au dire de son secrétaire général Jean-François Copé, le parti présidentiel est déjà "dans les starting blocks". L'équipe de campagne du candidat Sarkozy est déjà largement constituée et aura, selon une source proche de l'Elysée, pour porte-parole la brillante, mais déjà contestée par l'aile droite du parti, ministre de l'Ecologie Nathalie Kosciusko-Morizet, qui devra quitter son poste ministériel.
Sans surprise, François Hollande a minimisé l'entrée en lice annoncée de son principal concurrent. "Chacun savait déjà qu'il était candidat", a-t-il dit mardi à Lyon, "ça ne change rien à ma propre campagne".
Quelques heures avant la prestation télévisée du sortant, il tiendra son deuxième grand meeting à Rouen (Seine-Maritime), sa ville natale. Avec l'ambition de "convaincre les Français qu'il y a un destin différent de celui qui nous a été réservé depuis cinq ans".