Face à la Côte d’Ivoire, favorite de la CAN-2012, la Zambie a décroché son tout premier titre continental (0-0, 8 tab. à 7). Finalistes en 1974 et 1994, les Chipolopolos, menés par le Français Hervé Renard, ont déjoué tous les pronostics.
AFP - La Zambie a provoqué un énorme coup de tonnerre en remportant la 1re CAN de son histoire contre la Côte d'Ivoire de Drogba (0-0 a.p, 8 t.a.b à 7), qui a manqué un penalty, dimanche à Libreville, honorant dignement par cet exploit retentissant la mémoire de sa sélection décimée par un crash aérien en 1993.
Le sélectionneur français de la Zambie Hervé Renard l'avait prédit. Le retour des Chipolopolos en terre gabonaise, près de 19 ans après ce dramatique accident d'avion, était forcément "un signe du destin". Le pèlerinage émouvant, à deux jours de la finale, sur la plage de la capitale gabonaise où s'est écrasé l'appareil, n'aura pas été vain.
Rien ne pouvait arriver à l'invité surprise de cette finale, vainqueur au terme d'une séance de tirs aux but dramatique, sur une dernière tentative réussie de Sunzu, et dont le parcours plein de symboles aura marqué cette Coupe d'Afrique.
Après avoir fait chuter deux autres grands favoris, le Sénégal (2-1 au 1er tour) et le Ghana (1-0 en demi-finale), les Zambiens ont eu la peau des Eléphants et de leur capitaine Didier Drogba, décidément maudit.
Nouvel échec ivoirien
Comme en 2006 en finale contre l'Egypte, le leader ivoirien a manqué un penalty, cette fois en cours de jeu, et ne soulèvera peut-être jamais un trophée avec sa sélection, lui qui a quasiment tout gagné en club.
Le triomphe des Chipolopolos, qui succèdent à l'Egypte au palmarès, est surtout celui de son technicien français au look de play-boy. Hervé Renard, dont le charisme et la détermination ont porté son équipe au sommet, avait vu juste en répétant qu'une équipe pouvait perdre la CAN en n'ayant encaissé aucun but.
C'est le triste destin des Ivoiriens, qui ajoutent un nouvel échec cuisant à leur collection après ceux de 2006 (finale), de 2008 (demi-finale) et de 2010 (quart de finale) et devront encore attendre avant de remporter une nouvelle Coupe d'Afrique après leur unique sacre de 1992.
Tétanisée par l'enjeu et bousculée par la vivacité et la belle technique des attaquants zambiens, la Côte d'Ivoire n'est jamais véritablement entrée dans la partie, loin de la solidité affichée tout au long du tournoi.
Alors que le capitaine des Chipolopolos Chris Katongo multipliait les accélérations côté droit, Kalaba et Mayuka ont mis au supplice une défense ivoirienne bien pataude en multipliant les exploits individuels.
Gagnés par la peur
Le premier a expédié un beau coup franc dévié de peu en corner (23e) tandis que le second a vu sa tête lobée passer légèrement au-dessus de la cage gardée par le vétéran Copa Barry (32 ans).
Pendant ce temps, les stars ivoiriennes ont été méconnaissables, seul Drogba tentant de réveiller des Eléphants visiblement gagnés par la peur. Le buteur de Chelsea n'a pas été aidé par ses coéquipiers, à l'image de Yaya Touré, loin de son meilleur niveau et qui a gâché la plus belle occasion des siens après une magnifique talonnade de son capitaine (30e).
La pause n'a pas eu le don de réveiller les troupes de François Zahoui, jamais à l'abri d'un contre zambien et surtout victimes de leurs propres errements comme sur le penalty expédié au-dessus de la cage de Kennedy par Drogba et cette balle de match dans les pieds de Gradel à quatre minutes du terme du terme du temps réglementaire.
La Côte d'Ivoire n'était pas au bout de ses frayeurs avec le poteau de Chris Katongo en prolongation après un festival de son frère Felix (95e). Elle ne savait pas encore que le pire restait à venir.