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Une mutinerie pousse le président à la démission

Le président des Maldives, Mohamed Nasheed, a annoncé sa démission ce mardi au cours d'une conférence de presse télévisée. Dans la matinée, des policiers opposés au chef de l'État se sont rebellés, prenant le contrôle de la télévision nationale.

AFP - Le premier chef d'Etat démocratiquement élu dans l'archipel des Maldives,

Le nouveau président assure qu'il respectera les acquis démocratiques

Le nouveau président des Maldives, Mohamed Waheed, a assuré à un responsable américain mardi qu'il allait respecter les acquis démocratiques dans cet archipel de l'océan Indien dont le chef de l'Etat avait démissionné quelques heures plus tôt, a indiqué le département d'Etat.

Mohamed Waheed s'est entretenu par téléphone avec Robert Blake, le secrétaire d'Etat américain adjoint pour l'Asie centrale et méridionale, a indiqué Victoria Nuland, la porte-parole du département d'Etat.

M. Waheed a fait part au diplomate américain "de son attachement à ce que la transition du pouvoir ait lieu de manière pacifique et que la démocratie soit préservée", a dit Mme Nuland.

Le nouveau président a également "exprimé son intention de former un gouvernement d'unité nationale qui verra la participation de partis d'opposition, dans le temps qu'il reste jusqu'à la prochaine élection présidentielle, prévue en novembre 2013", a indiqué la porte-parole du département d'Etat.

Mohamed Nasheed, a démissionné après des semaines de troubles politiques qui ont abouti mardi à une mutinerie de policiers, qualifiée par la présidence de tentative de coup d'Etat.

"Ce sera mieux pour le pays dans la situation actuelle si je démissionne. Je ne veux pas diriger le pays d'une main de fer. Je démissionne", a déclaré le président lors d'une conférence de presse télévisée.

Des policiers rebelles se sont joints mardi à des manifestations d'opposants qui affectent depuis trois semaine la capitale, Malé. Ils ont pris un peu plus tard le contrôle de la télévision d'Etat et ont commencé à diffuser une chaîne d'opposition.

Selon le porte-parole de l'armée, le colonel Addul Raheem Adbul Latheef, des troupes ont utilisé des gaz lacrymogènes et des balles de caoutchouc lors de heurts avec les manifestants et la police qui s'étaient rassemblés devant le siège de l'armée, dans la capitale.

"Les heurts sporadiques ont débuté après minuit et se sont poursuivis jusqu'à 08H00 locales (03H00 GMT)", a-t-il précisé auprès de l'AFP.

Une source au sein de la présidence a qualifié les violences de "tentative de coup d'Etat" fomenté par l'ancien président, Maumoon Abdul Gayoom, que Nasheed avait délogé du pouvoir lors des premières élections présidentielles démocratiques en 2008.

Mais l'armée a démenti qu'un coup d'Etat se soit produit dans l'archipel, soulignant avoir conseillé au président de démissionner. Le vice-président, Mohamed Waheed, devrait endosser les responsabilités de M. Nasheed, a-t-elle ajouté.

"Ce n'est pas un coup d'Etat. Absolument pas", a affirmé à l'AFP le porte-parole de l'armée, Adbul Raheem Abdul Latheef, par téléphone depuis Malé, peu après que le chef de l'Etat a annoncé sa démission.

Les manifestants réclamaient la tête du chef de l'Etat depuis qu'il avait ordonné l'arrestation le mois dernier du président de la Cour d'assises, accusé par le pouvoir de mauvaise conduite et d'avoir favorisé des figures de l'opposition.

La cour suprême et le procureur général ont demandé sa libération, en vain.

Un communiqué du gouvernement mis en ligne sur le site internet du président a indiqué que "le gouvernement des Maldives, au côté de toutes les institutions étatiques, travailleront à assurer la paix et la stabilité à Malé".

"Le gouvernement des Maldives appelle au soutien et au calme de la population pour stabiliser la situation", selon le texte.

Une délégation du département des Affaires politiques des Nations unies, menée par son sous-secrétaire général, Oscar Fernandez-Taranco, était attendue jeudi dans l'archipel pour négocier une sortie de crise.

Le ministre des Affaires étrangères, Ahmed Naseem, avait écrit le mois dernier au bureau du haut commissaire aux droits de l'Homme des Nations unies pour demander de "dépêcher en urgence" une équipe de juristes.

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