La nouvelle stratégie de défense américaine donnera la priorité à l'Asie-Pacifique, mais l'Europe garde une "importance stratégique durable", a assuré le chef du Pentagone Leon Panetta, au second jour de la Conférence sur la sécurité de Munich.
AFP - Les Etats-Unis entendent "renforcer la coopération transatlantique" en matière de sécurité mais attendent de l'Europe qu'elle investisse davantage dans sa défense, a affirmé samedi le chef du Pentagone Leon Panetta lors de la conférence de Munich sur la sécurité.
"Nous devons tous continuer à investir dans la défense (...) afin de faire face le mieux possible aux défis futurs", a déclaré le secrétaire américain à la Défense lors d'une table ronde avec la secrétaire d'Etat Hillary Clinton et le secrétaire général de l'Otan Anders Fogh Rasmussen.
Malgré les 487 milliards de dollars d'économies que doit dégager le Pentagone dans les dix ans à venir, la nouvelle stratégie américaine donnant la priorité à l'Asie-Pacifique et au Moyen Orient, M. Panetta a assuré de l'"importance stratégique durable" du Vieux continent pour Washington. L'Europe demeure le "partenaire de choix" pour des actions militaires et diplomatiques communes, a-t-il insisté.
L'engagement américain envers le bouclier antimissile et la participation de Washington au financement de l'achat de cinq drones Global Hawk pour le système de surveillance aérienne de l'Otan (AGS) en attestent, selon lui.
Et si deux des quatre brigades de combat, soit environ 7.000 hommes, seront retirés du continent, une autre brigade basée aux Etats-Unis effectuera des rotations en Allemagne afin de s'entraîner avec les forces européennes.
Le secrétaire à la Défense a par ailleurs annoncé la participation de cette brigade américaine à la Force de réaction de l'Otan (NRF), créée en 2002 par l'Alliance atlantique et censée être composée de 13.000 hommes.
"Les Etats-Unis avaient soutenu la NRF mais n'ont pas fait de contribution tangible en raison des guerres (en Irak et Afghanistan, ndlr). Jusqu'à maintenant", a-t-il expliqué, en lançant un appel aux autres alliés à fournir des contigents pour la Force de réaction.
Ces mesures constituent un "vote de confiance" de Washington envers l'avenir de l'Alliance atlantique, a estimé le ministre américain, selon qui l'Europe doit faire de même.
La coopération au sein de l'Otan "ne peut être une excuse pour réduire davantage les budgets" militaires en Europe, a-t-il asséné.
Les Etats-Unis supportent 75% des dépenses militaires de l'Otan et seuls quatres autres des 28 pays de l'Alliance --Royaume-Uni, France, Grèce et Albanie-- consacrent 2% de leur PIB à la défense.