Islamabad rejette les conclusions d'un rapport de l'Otan rendu public mercredi, qui accuse les services secrets pakistanais de soutenir les Taliban afghans en leur permettant de se replier dans les zones tribales du Pakistan.
AFP - Le Pakistan a nié mercredi jouer un double jeu en Afghanistan, comme l'affirme un rapport de l'Otan paru dans la journée et accusant les services secrets pakistanais de soutenir les rebelles talibans.
"Nous n'avons aucun but inavoué en Afghanistan", a assuré la ministre pakistanaise Hina Rabbani Khar lors d'une conférence de presse à Kaboul, où elle était arrivée dans la matinée pour rencontrer son homologue afghan Zalmaï Rasoul et le président Hamid Karzaï.
"La route de la stabilité dans cette région passe par Kaboul. (...) Nous considérons que toute menace à l'indépendance et à la souveraineté de l'Afghanistan est une menace à l'existence du Pakistan", a-t-elle ajouté.
La visite de Mme Khar doit "marquer une nouvelle phase dans les relations de coopération entre les deux pays", avait souligné dimanche la diplomatie afghane.
Kaboul a régulièrement accusé par le passé son voisin pakistanais de soutenir les talibans afghans, notamment en leur donnant refuge dans ses zones tribales situées de l'autre côté de la poreuse frontière entre les deux pays.
"Il n'y a aucun doute que pour le Pakistan, Kaboul est la plus importante capitale du monde. (...) Le Pakistan et l'Afghanistan doivent regarder en avant pour une relation basée sur la confiance", a ajouté la ministre pakistanaise.
"Le Pakistan joue un rôle clé dans le processus de paix afghan. J'espère que leur coopération se poursuivra et que cette visite (de la ministre pakistanaise) marquera le début de bonnes relations entre nos deux pays", a de son côté remarqué M. Rasoul, ajoutant qu'il n'y aurait "pas de paix dans la région sans coopération régionale sérieuse".
Révélé mercredi matin par les médias britanniques BBC et The Times, le rapport de l'Otan sur "l'état des talibans" souligne que les officiers des services secrets pakistanais "soutiennent la nécessité de poursuivre le jihad (taliban) et l'expulsion des envahisseurs étrangers d'Afghanistan", c'est-à-dire des troupes de l'Otan alliées du gouvernement de Kaboul.